Dakar abrite depuis hier, jeudi 14 décembre et ce jusqu’au 16 courant, la 1e réunion du Comité scientifique du mandat 2017-2020 de l’Association des sociétés d’électricité d’Afrique (Asea). L’objectif de cette rencontre, c’est de réfléchir sur les problèmes du secteur de l’électricité en Afrique, notamment le manque de moyens financiers, la forte croissance démographique, entre autres.
Malgré une abondance des ressources naturelles, plus de 600 millions d’africains n’ont toujours pas accès à l’électricité. Pour changer la donne, Abel Didier Tella, directeur général de l’Association des sociétés d’électricité d’Afrique (Asea), a relevé un certains nombre de défis qu’il faut relever. Il s’agit, entre autres, du manque de moyens financiers pour exploiter les ressources naturelles du continent, la forte croissance démographique qu’enregistre le continent en dépit d’une croissance économique peu élevée dans bon nombre de pays.
«En gros, le problème de l’Afrique, c’est trois choses: le manque de moyens financiers pour exploiter les ressources naturelles abondantes, une démographie très forte avoisinant les 5,5% et une croissance économique moyenne de 6%. En effet, la croissance démographique et la croissance économique consomment tout le progrès. Il faut aller donc à deux vitesses. Donc, le premier défi, c’est comment satisfaire la demande croissante. Le deuxième défi, c’est comment financer les sociétés dans la mesure où les consommateurs savent qu’ils ne peuvent pas payer le prix réel de l’électricité», a-t-il fait remarquer.
Selon lui, il est aujourd’hui impossible de demander à l’Afrique d’avoir assez de puissance pour alimenter toutes les ressources minières. «Si vous ne transformez pas ces ressources, vous ne créez pas de la valeur et la société ne sera pas riche. Donc pas de services», a-t-il soutenu.
Abondant dans le même sens, Mouhammadou Makhtar Cissé, directeur général de Senelec et, par ailleurs, président du Comité scientifique de l’Asea, pense que le rythme auquel évolue le taux de pénétration dans les localités africaines ne présage pas un règlement de la question dans un délai court. Aussi, ajoute-t-il, la plupart de nos pays font face à une demande forte et exigeante des populations à disposer de l’électricité à moindre coût. Pour lui, le défi est certes élevé, mais n’est pas impossible à relever grâce à une prise d’initiatives audacieuses par les dirigeants des sociétés d’électricité et avec le soutien permanent des autorités étatiques. «Le défi de l’efficacité de nos systèmes doit être relevé car nos sociétés d’électricité souffrent encore des pertes techniques et de pertes non techniques. Des actions d’envergure doivent être menées», a-t-il suggéré.
Ndeye Aminata CISSE