La Guinée fait face à "une épidémie sans précédent" de fièvre Ebola, avec 22 cas confirmés sur 78 décès enregistrés à travers le pays, a estimé lundi l’organisation Médecins sans frontières (MSF), qui tenter d’enrayer la propagation.
"Nous sommes confrontés à une épidémie d’une ampleur encore jamais vue par la répartition du nombre de cas sur le territoire", avec plusieurs villes touchées dans le sud du pays, épicentre de l’épidémie, ainsi que la capitale Conakry, a déclaré Mariano Lugli, coordinateur de MSF à Conakry, dans un communiqué reçu par l’AFP à Dakar.
"MSF est intervenue dans presque toutes les épidémies déclarées d’Ebola des dernières années, mais celles-ci étaient beaucoup plus concentrées et concernaient des endroits plus reculés. Cette dissémination complique énormément la tâche des organisations qui travaillent à contrôler l’épidémie", a expliqué M. Lugli.
Depuis janvier, la Guinée fait face à une épidémie de fièvre hémorragique virale qui, selon le dernier bilan du ministère guinéen de la Santé, a causé dans le pays 78 morts sur 122 cas recensés.
D’après le ministère guinéen de la Santé, sur plusieurs échantillons de ces cas testés, 22 se sont révélés positifs au virus Ebola. La moitié de ces cas d’Ebola concerne Conakry, la capitale, et l’autre moitié deux villes du Sud: Guéckédou (six cas) et Macenta (cinq cas).
Plusieurs cas suspects, dont certains mortels, ont été signalés au Liberia et en Sierra Leone, pays voisins de la Guinée. Deux cas du Liberia ont été confirmés comme étant dus au virus Ebola, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Sur le terrain en Guinée, les autorités guinéennes et leurs partenaires, dont l’OMS et MSF, poursuivaient lundi leurs efforts pour tenter d’enrayer la propagation de l’épidémie, particulièrement celle d’Ebola, hautement contagieux et mortel dans la plupart des cas.
Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus des sujets infectés, qu’il s’agisse d’hommes ou d’animaux, vivants ou morts.
Selon le gouvernement de Guinée, le virus identifié dans le pays est "de type Zaïre", une des cinq espèces de la famille des filovirus qui causent l’Ebola. L’origine de la fièvre hémorragique demeurait inconnue pour les autres échantillons examinés.
"La souche Zaïre du virus Ebola (...) est la plus agressive, et la plus meurtrière. Elle tue plus de neuf personnes sur 10", a déclaré Michel Van Herp, membre de MSF actuellement à Guéckédou, cité dans le communiqué.
"Pour circonscrire l’épidémie, il est important de remonter toute la chaîne de transmission. Tous les contacts des patients susceptibles d’avoir été contaminés doivent être surveillés et isolés dès les premiers signes d’infection", a-t-il ajouté.