Des experts de la microfinance du Sénégal recommandent la mise en œuvre et le développement d’une stratégie nationale d’éducation financière afin d‘assurer une meilleure contribution du secteur dans l’économie sénégalaise.
Ces recommandations ont été formulées à la fin de la deuxième édition du Forum des investissements en microfinance qui s’est tenue vendredi et samedi à Dakar sur le thème : "la finance inclusive : quelle conclusion pour l’émergence économique".
Ces journées de partage, de concertation et d’échange dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier ministre du Sénégal, Mahammad Boun Abdallah Dionne a réuni tous les acteurs de la microfinance sénégalaise.
Ils ont abordé divers thématiques telles que "la contribution de la finance inclusive à l’émergence économique, les innovations technologiques dans la finance inclusive".
De même que "l’impact social de la finance inclusive, la portée de la finance islamique pour l’émergence économique ainsi que la microfinance et le développement durable".
Au terme des travaux, les experts de la microfinance ont souhaité la mise en œuvre et le développement d’une stratégie nationale d’éducation financière et la facilitation de la vulgarisation de l’information financière dans les zones reculées, à travers des campagnes de communication et de sensibilisation.
Les acteurs du secteur recommandent également la mise en place de "dispositifs efficaces de gestion des risques au sein des Systèmes financiers décentralisés (SFD)".
Ils souhaitent que "des produits innovants répondant aux besoins et préoccupations soient proposés aux couches les plus démunies et généralement exclues du système financier traditionnel".
Font aussi partie des recommandations, la promotion de l’utilisation du porte-monnaie électronique pour relever le niveau d’inclusion financière dans le milieu rural et la mise en œuvre des actions pour renforcer les synergies entre les différents acteurs de l’écosystème.
De même que "la création de passerelles entre le porte-monnaie électronique et les produits et services afin de réduire progressivement l’utilisation du cash au niveau de la clientèle, surtout en zone rurale".
Le ministre de l’Economie solidaire et de la Microfinance, Aminata Angélique Manga qui a présidé la cérémonie de clôture, s’est félicitée de la "pertinence des conclusions" des travaux qui, selon elle, ont permis de "mieux maîtriser la problématique de la microfinance".
"Votre diagnostic sans complaisance du secteur de la microfinance a permis d’identifier les atouts, les contraintes et les faiblesses du système ainsi que les défis à relever", a-t-elle dit.
Le ministre en charge de la Microfinance a souligné que le secteur va, désormais, disposer "d’un document de référence à travers le rapport final qui pourra servir de socle à toute initiative en matière de microfinance".
Mme Manga a assuré aux différents participants du forum de la mise en œuvre des conclusions issues des travaux et de sa disponibilité à une "collaboration fructueuse et dynamique".
Selon les indicateurs issus des statistiques produites par la BCEAO montrent que "le Sénégal est leader de la zone UEMOA avec 208 systèmes financiers décentralisés, plus de 2,5 millions de clients et un taux de pénétration de la microfinance à 18,4%".
Elle génère au Sénégal plus de 350 milliards de francs CFA de crédit, plus de 309 milliards de FCFA d’épargne correspondant à une contribution de 10,4 %.