Des acteurs de la justice sont à Saly pour deux jours afin d’élaborer le plan d’action 2018/2020, dans le cadre du plan d’action national contre la traite des personnes.
Prévention, protection, poursuite et partenariat sont les mesures prises par le gouvernement sénégalais pour lutter contre la traite des personnes. Considérée par l’Organisation des Nations unies comme la troisième forme de trafic la plus répandue dans le monde, après le trafic de drogue et celui des armes, la traite des êtres humains diffère d’un pays à un autre. Problématique mondiale et globale, elle touche tous les pays. Au Sénégal, l’accent était surtout mis sur la question de la mendicité. Mais cet aspect n’est que la partie visible de l’iceberg. Elle comporte une partie invisible, plus grave encore, à en croire le secrétaire permanent de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants (CNLTP), Mody Ndiaye. C’est celle du trafic d’organes.
‘’Les trafiquants ne manquent pas d’imagination. Là où, il y a des années, on parlait d’un certain nombre de traites, aujourd’hui, nous en sommes au trafic d’organes. Sur des cas dont on a parlé en Libye, nous avons des témoignages de migrants qui vous disent qu’ils ont vu des victimes de trafic d’organes. Il y a dix ans, on ne parlait pas de trafic d’organes’’. Pis encore, des femmes et des jeunes hommes sont utilisés dans le cadre d’exploitation sexuelle et commerciale. ‘’Ils sont dans nos quartiers, ce sont le fait de voisins, de parents. C’est une criminalité très particulière qui se développe en silence, avec la complicité passive et active de chacun d’entre nous’’, déclare Mody Ndiaye.
Un fait aussi très récurrent et dont on parle peu, c’est l’internet. Ainsi, tout est dans le ‘’clic’’. Selon, le secrétaire permanent, l’internet permet de piéger des proies faciles. ‘’Les recrutements se font beaucoup par réseaux sociaux. Il y a dix ans, les réseaux sociaux n’avaient pas cette importance-là. Concernant l’exploitation sexuelle commerciale, les femmes faisaient leur racolage sur la rue. Aujourd’hui, avec un clic vous pouvez faire tomber une dame dans le piège’’. Pour Issa Saka, responsable du projet au niveau de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, de nouveaux défis et challenges liés à la traite des personnes doivent être envisagés pour venir à bout de ce fléau.
Pendant deux jours, des acteurs de la lutte contre la traite des personnes vont élaborer un nouveau plan d’action 2018/2020.
KHADY NDOYE