Diass (Sénégal) - Voici cinq choses à savoir sur le nouvel aéroport international inauguré jeudi près de Dakar, conçu comme un outil de développement de l’économie au Sénégal, qui porte le nom d’une figure de la période coloniale.
Emergence
La mise en service de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), situé à Diass, à 47 km au sud-est de Dakar, un projet lancé il y a 10 ans sous la présidence d’Abdoulaye Wade, s’inscrit dans le Plan Sénégal émergent (PSE) de son successeur Macky Sall.
Il est implanté dans une nouvelle zone de développement visant à désengorger la capitale, autour de la ville nouvelle de Diamniadio, qui comprend déjà un centre international de conférences, un hôtel, et accueillera à terme une université, des logements ainsi que des ministères et organismes internationaux.
"L’AIBD doit être à la fois un hub aérien et un pôle d’opportunités économiques", a souligné Macky Sall dans son discours d’inauguration.
Plaque tournante
Avec l’ouverture de l’AIBD, l’objectif de faire du Sénégal un "hub" aérien continental franchit une étape décisive, mais il lui reste encore à se doter d’une compagnie nationale et rénover ses autres aéroports.
La nouvelle compagnie nationale, Air Sénégal, qui sera lancée en 2018, desservira d’abord, avec ses deux appareils, les lignes intérieures et les pays voisins. Elle devrait ensuite s’engager à partir de 2019, dans des vols longs courriers, vers l’Europe notamment, grâce à deux Airbus A330neo tout juste commandés.
Au cours des quatre prochaines années, cinq aéroports régionaux, dont Saint-Louis (nord) et Ziguinchor, en Casamance (sud), seront réhabilités pour près de 100 milliards de francs CFA (150 millions d’euros).
Moderne et évolutif
Le nouvel aéroport peut actuellement recevoir trois millions de passagers par an. Son aérogare comporte des niveaux séparés pour les départs et les arrivées et une mezzanine pour les passagers en transit. Six passerelles télescopiques permettent un accès direct aux avions.
La piste de 3,5 km, large de 75 m, peut accueillir les appareils les plus récents et les plus imposants comme l’Airbus A380 ou le Boeing 747.
Edifié sur un espace de 4.500 hectares dont seulement 2.500 sont utilisés, l’AIBD pourra s’étendre et porter sa capacité à 10 millions, voire à terme près de 20 millions de passagers, selon les projections.
Loin de Dakar, plus près des plages
Pour les touristes se rendant dans les stations balnéaires de la "Petite Côte" toute proche comme Saly, le nouvel aéroport est une bonne nouvelle, puisqu’elles seront facilement accessibles par l’autoroute.
A contrario, l’accès des habitants de Dakar sera plus difficile que pour l’ancien aéroport, situé en proche banlieue. En attendant l’ouverture de la liaison par TER (train express régional) l’AIBD sera desservi par taxis, à des tarifs nettement supérieurs, en navette, ou en bus, avec des trajets plus
longs.
Figure historique
L’AIBD rend hommage à Blaise Diagne (1872-1934), premier député africain élu à l’Assemblée nationale française, en 1914, qui militait pour l’assimilation à la France des populations colonisées. L’ancien aéroport, reconverti à partir de vendredi en aérodrome militaire, porte lui le nom de Léopold Sédar Senghor (1906-2001), qui fut député et ministre en France avant de devenir le premier président du Sénégal indépendant, de 1960 à 1980.
siu/sst/thm