La Poste traverse des difficultés, mais « sa privation n’est pas à l’ordre du jour », a tenu à préciser le ministre de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique, Abdoulaye Baldé, samedi, lors du vote du budget de son département. L’option retenue par l’Etat est la restructuration de la société.
La situation que traverse la « Sn la Poste » n’a pas laissé indifférents les députés. En commission, ils ont interpellé le ministre de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique, Abdoulaye Baldé, sur le programme de restructuration de cette société. Et lors des débats en plénière, samedi, la même question sur la privatisation de la Poste ou de sa restructuration est largement revenue pendant les interventions des députés. Du moment où les pertes cumulées par la Poste deviennent de plus en plus nombreuses, le député Seydou Diouf a demandé au ministre de tutelle comment l’Etat compte faire pour redresser cette société nationale. Mamadou Lamine Diallo a, lui, invité Abdoulaye Baldé à faire le point sur la dette de la Poste devant les représentants du peuple. Le député non inscrit Ousmane Sonko a, pour sa part, beaucoup insisté sur la situation que traverse cette société. Chiffres à l’appui, il a révélé qu’en 2013 la Poste a affichée « une perte nette de 4 milliards de FCfa ». Depuis lors, a déploré le parlementaire, « aucun état financier n’a été déposé ». Ce qu’il dit considérer comme « grave » pour une entreprise nationale. Ousmane Sonko a ajouté que lors de l’examen de la Loi de finances initiale (Lfi) 2016, le ministre délégué du Budget, Birima Mangara, avait reconnu, devant les parlementaires, que la Poste avait une dette vis-à-vis de l’Etat de l’ordre de 130 milliards de FCfa. Pour sa dette fiscale, elle était de plus d’un milliard de FCfa selon le document de programmation budgétaire pluriannuel du ministère des Finances. « De 2013 à 2016, environ 60 milliards du Trésor public ont été consommés par la Poste sans aucune politique de la part de l’Etat », a dénoncé M. Sonko.
Le ministre de la Communication a reconnu que « les dettes de la Poste sont réelles ». Toutefois, il a tenu à préciser à l’endroit des députés que « la privatisation de la société n’est pas à l’ordre du jour ». Le schéma retenu par le gouvernement, a informé Abdoulaye Baldé, est comment procéder pour restructurer cette société nationale pour la rendre plus efficace et plus efficiente. De la volonté de restructuration, a-t-il poursuivi, plusieurs options ont été retenues entre la Trésorerie générale et la société nationale la Poste dans le cadre du Comité interministériel de restructuration réunissant le ministère de l’Economie, le ministère en charge des Télécommunications et la Poste. A l’issue de ces rencontres multisectorielles, a-t-il dit, trois points ont été avancés : la compense, la rémunération et la recapitalisation.
Aliou Ngamby NDIAYE