Pour la présentation du virus Ebola, le Sénégal se prépare à toutes les éventualités. Il a pris une batterie de mesures allant de la prévention à la prise en charge des malades, et à l’enterrement d’éventuels morts. La fermeture des frontières sud, la suspension temporaire des marchés hebdomadaires et l’identification des salles d’isolement font partie, entre autres, des décisions prises par le gouvernement sénégalais. Heureusement, aucun malade suspecté ou confirmé n’est déclaré au Sénégal, contrairement au Libéria et à la Sierra Léone.
Les services sanitaires sont en état d’alerte. Le Sénégal a décidé de fermer ses frontières sud et de suspendre temporairement tous les marchés hebdomadaires. Des mesures parmi d’autres prises par le Sénégal, sous le leadership du président Macky Sall, et par le gouvernement dirigé par le Premier ministre Amina Touré, informe le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck, qui animait, hier, une conférence de presse. « Le Sénégal a décidé de fermer ses frontières terrestres des régions du Sud et la suspension de l’organisation des marchés hebdomadaires pour limiter les flux migratoires des populations », indique Le Pr. Seck qui renseigne qu’un fonds de gestion des épidémies d’un montant de 145 millions de FCfa est mobilisé pour augmenter les moyens par la prévention de la maladie.
Le renforcement de la surveillance épidémiologique sur toute l’étendue du territoire et du contrôle sanitaire aux frontières maritimes, aériennes, et terrestres et la tenue de réunions avec les autorités portuaires et aéroportuaires ont été préconisés.
Le ministère de l’Intérieur, à travers les gouverneurs et les préfets, a la charge de veiller à l’application de certaines mesures. « Il y a aussi la mobilisation, sur instruction du ministre de l’Intérieur, de l’ensemble des gouverneurs et préfets, en vue de prendre toutes les dispositions adéquates, comme la création et la réactivation des comités régionaux et départementaux de lutte contre les épidémies, la tenue des comités de développement dans les régions… », informe le ministre de la Santé.
Des salles d’isolement
Le Sénégal a déjà répertorié des salles d’isolement dans les régions sud. Il en est de même des structures sanitaires qui seront en première ligne, une manière de coordonner une éventuelle prise en charge des malades et de prévenir les risques de transmission du virus. « Nous avons identifié des salles d’isolement provisoires des cas suspects. Nous avons aussi recommandé le traçage et l’identification de tous les cas suspects et ou des contacts en provenance des pays où des cas ont été déclarés », Awa Marie Coll Seck. La chaîne de prise en charge est presque fermée. Puisque les éventuels malades seront transportés par l’équipe du Service d’assistance médicale d’urgence (Samu national). Les autorités ont prévu des dispositions, y compris pour les malades qui rendraient l’âme. « L’équipe du Samu national sera déployée à l’intérieur du pays pour transporter les malades. Le traitement se fera à l’hôpital Dantec ou à Fann. En cas de décès, ce sont les agents de services d’hygiène qui s’occuperont des rites liés à l’enterrement, car c’est aussi un moment de transmission du virus », indique le directeur de la Prévention, Dr. Aliou Ndiaye.
Un plan de riposte adapté
A cela s’ajoute la mise en place d’un plan de riposte élaboré et adapté au contexte de l’épidémie d’Ebola. Celui-ci concerne cinq domaines d’intervention, à savoir les activités de surveillance et de laboratoire, le tirage des soins des patients, les mesures de contrôle des infections, la santé mentale, les soins massifs et les logistiques. En plus des 900 kits destinés aux structures stratégiques, L’Oms devrait doter, hier, le Sénégal de 5.000 kits de protection individuelle. Les partenaires comme l’Oms et l’Unicef ont aidé le Sénégal à acquérir des masques, des lunettes et des produits désinfectants pour le personnel de santé et les techniciens en charge de la désinfection et l’entretien des navires et des aéronefs. « Nous avons prépositionné des kits dans des régions. En cas d’épidémie, nous pouvons les renforcer », promet la représentante-résidente de l’Unicef au Sénégal,Giovanna Barberis.
Un comité restreint de crise est mis en place pour partager des informations en provenance des pays où des cas ont été déclarés. Le Comité national de gestion des épidémies (Cnge), composé des services des ministères de l’Intérieur, des Forces armées, de l’Elevage, de la Pêche et des Transports terrestres, se réunit 2 fois par semaine.