Les près de 300 chefs de famille dont les concessions ont rasées à Tivaouane Peulh la semaine dernière, ne sont pas encore au bout de leur peine. Hier encore, ils ont tenu une assemblée pour dérouler un plan d’action. Très en colère, les membres du collectif ont fait savoir qu’ils ont ficelé un dossier afin d’ester en justice contre la société de promotion immobilière (SPI).
Devant leurs maisons rasées, la foule de près d’une centaine d’hommes et de femmes ont tenu une assemblée générale. Ces personnes aux visages mêlés de tristesse et de fatigue, sont les 256 chefs de famille dont les concessions ont été rasées par les bulldozers de la société de promotion immobilière (SPI). Très angoissés, ils se sont décidés, par biais de leur collectif, à porter plainte contre cette société qui vient de leur causer des préjudices. De l’avis de leur coordonnateur, Lamine Diop, «une reconstruction des faits est en train d’être faite pour exactement savoir qui est derrière elle (la promotrice de la SPI) et pourquoi elle a agi de la sorte. Un huissier a été commis sur les lieux et il a déjà fait le constat. Demain s’il plait à Dieu, nous allons porter plainte auprès des autorités judiciaires ».
En outre, le collectif des propriétaires et expropriés de Tivaouane Peulh soupçonne un appui en haut lieu et qui serait derrière la responsable de la SPI. Selon monsieur Diop, « il se peut qu’il y ait quelqu’un derrière elle mais, nous ne nous laisserons pas faire ». Mais, il souligne avec force : « nous ne nous laisserons pas faire et nous allons nous ériger en boucliers ».
Le fait étonnant pour les expropriés de Tivaouane Peulh, c’est de n’avoir pas encore vu une seule autorité à leur chevet. « Nous nous attendions à ce que les autorités locales et administratives viennent à notre secours mais, à ce jour, personne n’est venu nous consoler », souligne Lamine Diop qui déplore le comportement de ces derniers à leur égard.
Une situation suspecte selon eux ; ce qui les pousse d’ailleurs à lancer un appel au président de la République mais aussi à la première dame. C’est ce que fait l’une des victimes.
D’une voix tremblotante, Ndèye Fatou Ndiaye a du mal à sortir ses mots, et déclare : « nous appelons la première dame Marième Faye Sall. Je pense qu’en tant qu’épouse du chef de l’Etat, elle est la porte-parole de toutes les femmes du Sénégal. Nous avons subi un lourd préjudice ».
Elle souligne en outre : « je suis une pauvre femme qui a consenti beaucoup de sacrifices pour acheter cette parcelle et y ériger un bâtiment. Comprenez que pour construire une maison, une vendeuse de friperie doit beaucoup suer. C’est ce qui m’est arrivé. Malheureusement, une personne plus forte que nous est arrivée sur le site pour nous dire que le terrain lui appartient ». Avant de lancer ces questions : « dans quel Sénégal sommes-nous ? Est-ce qu’elle est parvenue dormir après avoir fait ça » ?