Le recteur de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar se fixe comme un objectif un taux de réussite de 80% dans son établissement. En guise de réponse à ce vœu exprimé de l’autorité universitaire, la coordination du Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (SAES) de l’UCAD) parle d’un taux fantaisiste.
Le président de l’assemblée de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar a souligné que le taux de réussite dans cet établissement d’enseignement supérieur est passé de 37,04% en 2012-2013 à 41,53% en 2014-2015. Autrement dit, l’université de Dakar présente un taux d’échec d’environ 60%. Le Professeur Ibrahima Thioub, le recteur de l’UCAD, évoque deux facteurs fondamentaux: la méconnaissance du système Licence-Master et Doctorat (LMD) et le nombre exorbitant d’étudiants inscrits. «Nous sommes dans une pente légèrement ascendante d’amélioration mais qui ne nous satisfait pas du tout. Un résultat qui doit être consolidé pour atteindre un taux de 80% de réussite», souligne le recteur. Pour atteindre son objectif, le Professeur Ibrahima Thioub compte passer, entre autres, par la résolution des problèmes comme la massivité des effectifs, une meilleure compréhension du système LMD.
La section de l’UCAD du Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (SAES) dégage en touche cette perspective de l’autorité rectorale. Son coordonnateur, Ibrahima Dally Diouf parle d’un taux fantaisiste. Pour donner des éléments d’explication à ce qu’il considère comme une «rigolade», le SAES de Dakar pense que le déficit d’infrastructures, l’absence de logistique, de moyens financiers et ressources humaines, sont des préalables à régler. «C’est bien beau de se fixer un taux de réussite de 80%. Est-ce que les moyens pour atteindre ce taux ont été mis en place ?», s’interroge Ibrahima Dally Diouf. Avant de poursuivre: «si toutes ces conditions ne sont pas réunies, ça ne sert à rien de se fixer des taux de réussite ridicules. On rigole. On n’atteindra jamais ce taux pour des raisons que lui-même (le recteur, ndlr) connait et qu’il a installées».
La section SAES rejette en bloc l’initiative des chapiteaux qu’elle considère comme des abris définitifs. «Comment peut-on demander à un étudiant qui reçoit un cours dans un abri provisoire de faire de son mieux pour en arriver là, ça ne marchera jamais», explique M. Diouf. En plus de la chaleur qui sévit sous les chapiteaux, le coordinateur de la section déplore «les problèmes de restauration et d’hébergements». Pour le SAES, «un étudiant ne peut pas réussir dans ces conditions. Ce taux fixé ne peut pas être atteint, car les moyens financiers, infrastructurels, les ressources humaines et la logistique ne sont pas assurés».