Hier, lors du vote du projet de budget de son département, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural s’est réjoui de la bonne santé de son secteur. Papa Abdoulaye Seck a assuré que notre agriculture n’est pas malade et que le Sénégal est même dans une dynamique d’exporter le riz.
Le projet de budget 2018 du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural a été voté hier, et arrêté à la somme de 195 508 028 840 F CFA, contre 176 363 867 400 F CFA, soit une hausse de 19 144 161 440 F CFA. Si l’on en croit le ministre Papa Abdoulaye Seck, il n’y a pas que le budget qui est en hausse, les productions le sont aussi. Elles ont atteint un niveau record. En un mot, d’après le ministre, ‘’notre agriculture est loin d’être morte ou malade, mais elle est en mouvement’’. Avec des chiffres à l’appui, le ministre a expliqué la production arachidière qui est évaluée à 1 475 000 T. Le mil et les autres céréales culminent à plus de 417 millions de tonnes.
Selon le ministre, même si avec le projet d’autosuffisance en riz, l’actuel régime n’a pas atteint le 1,6 million de tonnes visées, il a atteint un record, puisque la production se chiffre à 1 015 350 T. Aussi reste-t-il convaincu que ‘’nous sommes dans une dynamique d’exportation avec cette croissance de 53%. Après bilan du Pracas (Programme d'accélération de la cadence de l'agriculture sénégalaise), nous allons proposer au gouvernement une stratégie dans ce sens’’. Très optimiste, le ministre de l’Agriculture d’ajouter avec enthousiasme : ‘’Avec le riz, on peut dire qu’il y a une réussite totale. On est les premiers de la classe’’.
Par ailleurs, d’après les explications du ministre, ces résultats ont été atteints grâce à une subvention de 50% pour les engrais et semences, 70% pour le matériel de culture attelée, 60% pour le matériel de culture motorisée, 100% pour la défense des cultures, 5 milliards pour la reconstitution du capital semencier, 5 autres pour le matériel de culture attelée, 85 milliards pour les tracteurs, sans compter le soutien apporté à la commercialisation.
Cependant, malgré ces ‘’bonds’’, les députés restent préoccupés par la distribution des semences et matériels agricoles. Durant les débats ayant précédé le vote, l’essentiel des députés ont axé leurs interventions sur cette question. Tous veulent que les semences et matériels soient distribués en quantité suffisante, en qualité, mais également à temps. Ils veulent également la transparence afin que les véritables ayants droit puissent en bénéficier. Face à ces complaintes des parlementaires exprimées d’abord en commission avant d’être réitérées en séance plénière, le ministre Papa Abdoulaye Seck a tenté de rassurer ces derniers.
Il a fait savoir qu’une somme de 5 milliards est dégagée, chaque année, pour la reconstitution du capital semencier. A l’en croire, au cours de la dernière campagne, 55 000 tonnes de semences certifiées ont été produites, sur un objectif de 40 000 tonnes. Il a ensuite signalé qu’un dispositif rigoureux a été mis en place pour garantir la parfaite qualité de toutes les semences provenant des circuits officiels. Et de conclure que les semences ainsi produites représentent 60% des quantités utilisées. Concernant la répartition du matériel et des intrants, le ministre a soutenu que ‘’les quantités à attribuer sont déterminées en fonction des volumes des productions agricoles dans les différentes localités’’. ‘’Matériel distribué par zone. Les 30% sont destinés aux femmes. Les gros producteurs ne représentent que 13% sur 87% de petits producteurs’’, a-t-il précisé à l’intention des députés qui ont évoqué la question de la parité et du favoritisme au détriment des producteurs moins nantis.
Afin d’assurer la transparence dans la distribution, désormais, les maires des communes vont assurer la vice-présidence des dites commissions composées de représentants de l’administration territoriale, de la direction du développement rural… S’agissant du prix du matériel, le ministre a déclaré que les efforts consentis par l’Etat lui semblent largement suffisants, puisque, par exemple, les tracteurs coûtant 19,3 millions sont vendus à 7,7 millions, soit une subvention de près de 12 millions’’, ajoute-t-il.