La désolation et l’inquiétude ont fini de s’emparer des travailleurs de la commune de Rufisque. Jusqu’à hier, ces derniers sont restés sans salaires. Une situation qui perdure, selon eux, depuis la mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation. En sit-in dans l’enceinte de l’hôtel de ville de la commune, ils se sont armés de brassards rouges pour manifester contre le malaise qui a fini de les assaillir. Mandioba Seck, le secrétaire général du syndicat des travailleurs des collectivités locales, affilié à la Csa, a tenu à préciser que « cette situation perdure depuis presque trois ans. Les agents perçoivent leurs salaires au-delà du 20 du mois. Les retards de salaires sont devenus récurrents », dit-il.
Une situation paradoxale, à ses yeux, lorsque l’on sait que « la commune de Rufisque Est renferme beaucoup de richesses tirées de patentes dont celle de la Sococim ». Mais la collectivité locale « ne parvient toujours pas à payer ses salaires, depuis l’instauration de l’Acte 3 de la décentralisation », fait-il savoir. Ce qui d’ailleurs se répercute, d’après lui, sur les avancements et les prises en charge médicales.
A part l’Acte 3, Mandioba Seck pointe du doigt le maire Boubacar Albé Ndoye. En effet, explique-t-il, « les responsabilités sont partagées ». Par conséquent, au nom de la sacralité du salaire, il interpelle le maire de Rufisque Est « pour la sécurisation de ce dû des travailleurs ». Le secrétaire général de la Confédération démocratique des syndicats libres (Cdsl) et membre de l’intersyndicale de la ville de Rufisque signale, quant à lui, la mise en branle d’un plan d’action, si le tir n’est pas rectifié. « Après ce rassemblement, nous comptons tenir une série de manifestations, si la situation perdure », précise-t-il. Avant d’interpeller le président de la République pour un règlement définitif de la situation dans la commune de Rufisque Est.
PAPE MOUSSA GUEYE