138 millions de nos francs, c’est le montant global que l’Etat du Sénégal doit aux structures sanitaires de la région du Pakao, dans le cadre de la couverture maladie universelle. Cette dette s’ajoute à des problèmes qui ont pour noms : inaccessibilité des structures de santé, manque de personnel, de matériels, entre autres.
La Couverture Maladie Universelle (CMU) offre la possibilité aux personnes les plus démunies de bénéficier d’une couverture sanitaire. Mais dans la région de Sédhiou, cette politique est loin d’être une réalité. Car il y a de nombreux obstacles à l’accès aux soins. En outre, l’offre de soins de qualité pose également un réel problème. Car elle est suffisante. A cela s’ajoute le manque de ressources humaines. Car il n’existe que trois spécialistes de la santé pour une population régionale estimée à 517 012 habitants. « Nous disposons d’un EPS1 (Etablissement Public de Santé de niveau 1) et de trois centres de santé. Donc, il faut savoir que l’accès au service n’est pas des meilleurs. Le principal problème est l’enclavement. Car la région est entourée de ravins et de cours d’eau. Tout ceci concourt à l’inaccessibilité des populations aux structures sanitaires », a expliqué Dr Amadou Diéry Camara, médecin chef de la région médicale de Sédhiou.
« Le plateau technique, ajoute-t-il, est à l’image du niveau de la structure de Sédhiou qui est un EPS de niveau 1, donc, nous sommes limités par rapport aux matériels. L’EPS ne dispose que de trois spécialistes, un gynécologue, un cancérologue et un pédiatre ». Dans le cadre de la mise en œuvre de la couverture maladie universelle, l’Etat doit aux structures sanitaires de la région du Pakao plus de 138 millions de francs CFA. « L’Etat doit rembourser à la région de Sédhiou de l’argent. Parce qu’il y a des arriérés de remboursements qui sont notés dans le cadre de la CMU et cela concerne aussi bien la gratuité des consultations des enfants de moins de 5 ans, le plan sésame, que la gratuité de la césarienne. Pour tous ces programmes, nous accusons un retard de remboursement d’environ 138 millions de nos francs, sans tenir compte des arriérés qui sont dus à l’EPS de Sédhiou », a précisé Dr Amadou Diéry Camara.
En attendant le remboursement de ces 138 millions de francs, la résolution des problèmes liés au renforcement du système de santé et à l’insuffisance des ressources humaines, la région de Sédhiou doit prendre son mal en patience.
EMMANUEL BOUBA YANGA