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Coopération état Sénégal-BAD : Des progrès et une contrepartie problématique
Publié le jeudi 23 novembre 2017  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Le ministre de l`Economie du Sénégal, Amadou Ba




Le Sénégal dispose de réelles capacités de mobilisation de fonds auprès de la Banque africaine de développement. Mais, il y a des contraintes liées à la non-disponibilité de la contrepartie du pays. Les deux parties ont passé en revue, hier, leur coopération.


La revue du portefeuille de la coopération entre le Sénégal et la Banque africaine de développement (Bad) a eu lieu, hier, à Dakar. Cet exercice a pour objectif de voir le niveau d’exécution des engagements par rapport au délai de mise en œuvre retenu au départ. C’est aussi l’occasion d’identifier les contraintes, afin d’y apporter les réponses appropriées. Les données révélées au cours de la séance, montrent que la Bad est un partenaire privilégié du Sénégal.

Le représentant-résidant et le ministre de l’Economie ont tous les deux indiqué que, depuis le premier projet en 1972 à ce jour, soit 40 ans, 1 300 milliards de francs Cfa ont été injectés dans le pays, pour 101 opérations. ‘’A la date d’aujourd’hui, le total des engagements en cours s’élève à 669 milliards de francs Cfa’’, souligne le ministre des Finances Amadou Ba. Le montant est réparti entre des projets nationaux pour 502 milliards, soit 75 %, et 106 milliards pour le privé, soit 15,8 %. Les domaines d’intervention de la banque sont, pour l’essentiel, le transport et l’énergie. Dans le public, ce sont les infrastructures, l’eau et l’assainissement, et le secteur rural. Avec le privé, l’institution financière intervient dans l’infrastructure routière (autoroute, Aibd, Ter), l’énergie et l’agriculture.

Pour 2017, la banque a décaissé 474 milliards. Soit 120 % des objectifs de départ. Mais, il y a surtout l’accroissement accéléré des ressources de la Bad. Selon Robert Eguida, Chargé de programme pays principal, le financement des 5 dernières années équivaut presque aux montants cumulés des 40 années précédentes. Ce qui amène le représentant-résident à saluer la capacité de mobilisation de fonds du Sénégal auprès de la Bad. L’âge des projets devient également de plus en plus jeune. De 5 ans et demi, il est passé à 2 ans et demi.

18 % de taux de décaissement

Malgré ces performances, il reste beaucoup à faire, notamment du côté de l’Etat du Sénégal. Alors que le taux de décaissement frôle les 100 % dans le privé, il est de 18 % dans le public. ‘’Mais le portefeuille est très jeune’’, tempère Eguida. N’empêche, ce dernier pense qu’il y a problème sur la contrepartie.

En fait, le Sénégal relève de plus en plus son apport personnel sur les projets. De 10 %, il peut aller parfois jusqu’à 30 %. Ce qui n’est pas mauvais en soit. Sauf que M. Eguida regrette le fait que, quand on a besoin de cet argent, dans le cadre des travaux, il y a des difficultés pour en disposer. Parfois, l’engagement est pris par le Sénégal, sans qu’il soit prévu dans le budget.

Le ministre de l’Economie en est sans doute conscient lorsque, dans son discours, il déclare : ‘’J’ai demandé à mes services de trouver des solutions aux problèmes identifiés et qui relèvent de notre responsabilité. (…) Je souhaite que la matrice des recommandations qui sera validée, à l’issue de cette revue, fasse l’objet d’un suivi régulier pour assurer une mise en œuvre efficace des actions identifiées en vue d’une meilleure exécution des projets.’’

BABACAR WILLANE
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