Le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement (Mha) et la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) sont prêts pour le démarrage de la nouvelle usine de Keur Momar Sarr (Kms3), l’un des plus ambitieux travaux d’alimentation en eau du pays.
Le 21 décembre prochain, l’ancien ministre de l’Hydraulique, qui avait présidé aux destinées de Kms2, passé président de la République entretemps, va poser la première pierre de Kms3, la troisième usine de traitement d’eau potable sur le lac de Guiers. Macky Sall concrétisera ainsi le début de ce qui devrait être la réalisation du quatrième plus grand projet du Plan Sénégal émergent (Pse), après le Train express rapide (Ter), l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) et l’autoroute Ila Touba. Un plan d’eau de 170 km2 situé dans le haut-delta du fleuve Sénégal, avec 1 154 km de conduites et d’adductions, depuis Keur Momar Sarr (Louga), pour booster et surtout sécuriser la production en eau du triangle Dakar – Thiès - Petite Côte, ainsi que toutes les localités traversées, pour une valeur de 274 milliards de francs Cfa.
D’ici à 2020, les premières productions devraient renforcer la quantité du liquide précieux, avec une production de 100 000 m3/jour qui devrait être portée à son double, 200 000 m3, à l’horizon 2025.
En présidant l’atelier de lancement, hier, avec les différentes parties prenantes au projet, le chef du gouvernement a exprimé toute sa satisfaction. ‘‘L’ambition du gouvernement est de rompre d’avec les multiples contraintes liées à la satisfaction des besoins en eau potable de la capitale. Elles ont été jusqu’ici maitrisées, grâce aux efforts du ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement’’, renseigne le Premier ministre Mahammed Boun Dionne.
En effet, depuis 2012, une production de 95 000 m3 a été injectée dans l’alimentation en eau potable de Dakar, sans compter les 60 000, d’ici l’an prochain, à partir des forages de Tassette et de Bayakh Thieudème. Mais, avec le croît démographique dans la capitale sénégalaise et l’érection de nouveaux pôles de développement, les besoins en eau montent en flèche. ‘‘C’est une réponse stratégique, face aux défis de sécurisation de l’alimentation en eau potable. Il va accompagner les réalisations qui préfigurent la révolution économique qui se dessine autour des nouveaux pôles urbains de Diamniadio, du lac Rose et de la Petite Côte’’, déclare le Premier ministre.
Des avancées significatives qui vont faire de Dakar la capitale mondiale de l’eau, en 2021. Le Conseil mondial de l’Eau a élu la capitale comme ville-hôte du neuvième forum mondial, après Brasilia-2018.
Diligence
L’Etat du Sénégal, via la Sones, a contribué à hauteur 13,5 % au financement de Kms3 dont les contributions les plus importantes viennent des partenaires techniques et financiers. La Banque européenne d’investissement, l’Agence française de développement, la Banque africaine de développement et la Banque mondiale ont tous mis la main à la poche. Mais c’est la Banque islamique de développement, avec 87,6 milliards de francs Cfa (32 %) qui est le premier bailleur de fonds de ce projet. Après s’être assuré une concertation de l’ensemble des acteurs sur les modalités de mise en œuvre du projet, son représentant a mis la pression sur la Société nationale des eaux du Sénégal, pour diligenter le programme. ‘‘C’est le lieu d’inviter la Sones, agence d’exécution du projet, à s’engager pour une mise en œuvre rapide et efficace du projet au bénéfice des populations sénégalaises. Nous n’avons aucun doute qu’elle a les compétences et les moyens requis pour honorer l’engagement’’, souligne le représentant de la Bid, Moussa Sylla.
Le ministre de l’Hydraulique Mansour Faye, lui, a assuré que ses services n’observeront aucun répit avant la finition de ce projet.
OUSMANE LAYE DIOP