Le prochain congrès du Parti socialiste prévu en mi mai sera l’occasion de trancher le débat sur la succession de Ousmane Tanor Dieng à la tête du parti. Mais il pourrait être également un moment de clarification des relations à entretenir à moyen terme avec le Président de la République à travers la coalition Benno Bokk Yaakaar.
Le Parti socialiste (PS) a annoncé la tenue de son 15e congrès dans la première quinzaine du mois de mai 2014, information rapportée par Le Populaire dans son édition d'hier. le Comité préparatoire est composé de cinq commissions : Organisation, dirigée par Mar Diouf, Orientation et Revue des textes, confiée à Khalifa Sall, maire de Dakar, Communication avec Me Aïssata Tall Sall.
Abdoulaye Elimane Kane drive la commission scientifique tandis que Mame Bounama Sall gère la commission financement. Ces commissions ont jusqu’au 10 avril pour élaborer les termes de référence et désigner le vice-président et le rapporteur du Comité. Ça, c’est le côté officiel.
En coulisse, ce congrès mettra en jeu la succession du secrétaire général du PS, Ousmane Tanor Dieng.
Bien qu’aucune candidature ne soit pour le moment déclarée officiellement, tout porte à croire qu’on s’achemine vers un combat épique entre Tanor Dieng, à qui plusieurs responsables demandent de rester, Khalifa Sall, à qui on prête certaines ambitions, Me Aissata Tall Sall, qui voudrait prendre sa «revanche» car n’ayant pas supporté d’avoir été «zappée» de la short list des ministrables qui ont été envoyés dans le gouvernement de Macky Sall, et des candidats de moindre envergure.
Un chef et un candidat distincts
Contesté par une frange du Ps pour ses échecs successifs de 2007 et 2014, Tanor Dieng semble entretenir le flou sur sa succession. «Nous avons des instances et des procédures que nous respecterons. Ma décision sera connue et les militants prendront leur décision. Je fais confiance à mes camarades qui, en réalité, doivent choisir ceux ou celles qui doivent les diriger’’, avait déclaré le patron de ‘’Verts’’ lors d’une tournée chez les militants socialistes de Grand Dakar, en 2013.
Récemment, dans une interview accordée à L’Observateur, Tanor Dieng, a écarté toute idée de se représenter à la prochaine présidentielle. ‘’Je n’envisage pas de me présenter en 2017’’, déclare-t-il. Une démarche qui ne manque pas de subtilité. Car, au PS, certains pensent que Tanor Dieng veut conserver son fauteuil de secrétaire général et laisser ouverte la question de la candidature du PS. Comme c’est le cas en France.
‘’Il faut faire la différence entre le secrétaire général du PS et le candidat qui sera investi par le parti’’, explique un responsable socialiste sous le couvert de l’anonymat. ‘’Si Tanor veut être reconduit, il le sera parce qu’il est majoritaire dans le parti. Il sera le secrétaire national et ne se représentera pas (à la présidentielle). Le moment venu, les militants choisiront le meilleur candidat pour le part’’, poursuit notre interlocuteur.
«Retard»
Par ailleurs, ce responsable socialiste a déploré le retard accusé dans la tenue de ce congrès qui a fini par installer le ‘’malaise’’ dans le parti. ’’Il se pose actuellement un problème de légalité des instances du parti. Les responsables avaient un mandat qui est arrivé à terme depuis longtemps.
Les militants ont aujourd’hui la latitude de choisir leur responsable’’, confie notre interlocuteur qui annonce des «innovations» pour ce 15e congrès. ‘’Avant, les coordinations, au nombre de 120, envoyaient un délégué au congrès. Mais très souvent, la position de ces délégués ne reflétait pas celle de la base. Cette fois-ci, ce sont les coordinations qui seront présentes et qui décideront’’, indique-t-il.