Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), Mansour Kama, a relevé lundi l’absence de dialogue entre le secteur privé sénégalais et le président de la République, Macky Sall, à l’occasion du 13ème Conseil présidentiel de l’investissement.
"C’est mon devoir de le dire, notre dialogue s’est beaucoup appauvri sans que nous ne sachions pourquoi. Monsieur le président, le secteur privé estime que vous ne dialoguez pas suffisamment avec lui", a déclaré M. Kama en présence du chef de l’Etat.
"Votre secteur privé ne demande qu’à dialoguer (…). Le dialogue avec le secteur privé est aussi intéressant et utile que le dialogue politique", a insisté le président de la CNES, l’une des plus importantes organisations patronales du Sénégal.
Selon Mansour Kama, le secteur privé veut entretenir le dialogue avec le président de la République, en vue d’une meilleure implication des entreprises sénégalaises dans les marchés publics et les grands projets de l’Etat.
"Nous sommes parfaitement conscients de l’importance du rôle qui est le nôtre et du devoir qui nous incombe. Nous ne résignons pas à prendre notre part de responsabilité et d’audace dans la réalisation du Plan Sénégal émergent (PSE). Et nous l’assumons", a ajouté M. Kama en présence de plusieurs membres du gouvernement et de représentants d’institutions financières partenaires de l’Etat du Sénégal.
Selon le président de la CNES, le secteur privé national veut "bâtir des passerelles et renforcer les alliances avec le secteur public", ce qui, à son avis, passe par le dialogue entre ces deux entités.
"La croissance de l’économie sénégalaise s’améliore et nous nous en félicitons. Mais nous invitons à un changement fondamental de paradigmes dans le processus de création et de répartition de la richesse nationale. De notre point vue, l’inclusion sociale devrait partir d’une meilleure implication du secteur privé national [dans le] processus de construction de cette croissance", a poursuivi Mansour Kama.
Il précise que "le secteur privé national n’a jamais été partisan d’un marché totalement fermé aux étrangers", mais il ne désire non plus être "la victime consentante d’une éviction de son propre marché intérieur".
"Le secteur privé est conscient que le monde en est aux alliances intelligentes, suivant le principe du gagnant-gagnant. Il s’agit simplement pour nous d’alerter et d’attirer l’attention de notre Etat sur les risques qui naissent de la marginalisation de l’entreprise nationale", a expliqué M. Kama.