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© aDakar.com par DF
Incendie au Parc Lambaye de Pikine Dakar, le 18 novembre 2017 - Les sapeurs pompiers ont mis plus de 8 heures de temps pour maîtriser le feu qui s`est déclaré au Parc Lambaye et qui occasionné des dégâts estimés à plusieurs centaines de millions de Francs CFA |
Le parc Lambaye de Pikine a enregistré, hier, son cinquième incendie, en l’espace de quelques années. Ce sinistre est de loin le plus impressionnant et a fait le plus grand nombre de dégâts. Les premières estimations font état de centaines de millions de francs Cfa de pertes. Une vingtaine de camions de nettoiement ont été calcinés. Il a fallu plus de 10 tours d’horloge pour que les soldats du feu viennent à bout des flammes.
Bis repetita. Il est connu que ‘’les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets’’. Le Parc Lambaye de Pikine vient de l’expérimenter pour la cinquième fois. En effet, c’est vers les coups de 4h du matin que le feu s’est déclaré, hier, dans ce lieu de vente de bois et négoce. Le violent sinistre a consumé 3 000 m2. Son origine divise, sur place. D’aucuns parlent d’une machine coupeuse de bois qui était mal branchée, d’autres affirment qu’un pneu ayant pris feu est à l’origine de l’incendie. Il y en a ceux qui indexent un branchement électrique clandestin. Et ceux qui pensent, mordicus, qu’il est l’œuvre d’un pyromane. Toujours est-il que l’endroit est un tel fouillis, qu’un tel désastre n’était qu’une question de temps. Selon, enfin, les sapeurs-pompiers, les causes de ce sinistre restent à être déterminées. Il faudra diligenter une enquête pour être édifié.
Hier, il a fallu aux 123 soldats du feu, dont 20 officiers mobilisés, plus de 10 tours d’horloge (l’alerte a été donnée vers 5 h 45 mn du matin) pour circonscrire le feu. Sur les lieux, pour faire face à la fumée qui ne cessait de se propager, à cause d’un léger vent, les sapeurs-pompiers ont sorti les gros moyens. Toute l’armada du groupement d’incendie de Dakar a été mise à contribution. Selon le chef du Bureau information et relations publiques de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, au total, ils ont engagé 23 engins dont 8 fourgons pompes tonnes, 3 citernes de 30 000 l, le dragon à eau de la police et des ambulances, au cas où il y aurait des blessés. A cela s’ajoute, renseigne le commandant Omar Kane, des véhicules de commandement et les renforts de leurs collègues venus de Guédiawaye, de Malick Sy, de Dieuppeul et des Parcelles-Assainies.
Sapeurs-pompiers sénégalais et français sauvent la mairie
L’officier cite les Français qui sont arrivés sur les lieux du sinistre, vers les coups de 9 h, et ont été d’un grand apport. Grâce à leurs moyens colossaux, ils ont aidé à empêcher la propagation du feu dans la mairie de la ville qui jouxte le Parc Lambaye. Ils sont arrivés au moment où leurs collègues sénégalais faisaient face, vaillamment, à la forte fumée qui ne cessait de se dégager, occasionnant un embouteillage monstre et une ruée de curieux et propriétaires venant aux nouvelles. Pour contenir la foule et permettre le déroulement des opérations, il a fallu le déploiement des gendarmes de la Lgi Mbao, à bord de 5 pickups, et des éléments des commissariats de police de Pikine et du Plateau.
Un incendie d’une telle ampleur a causé d’énormes dégâts. Il faudra des jours pour faire le compte. Mais, d’ores et déjà, les commerçants les estiment à plusieurs centaines de millions de francs Cfa. ‘’Je ne peux pas vous dire le montant des pertes. On ne peut pas l’estimer, maintenant. Il nous faudra des jours pour le connaitre. Il y avait presque du tout. Cela ne me surprendra pas, si le chiffre atteint des centaines de millions. Je connais des gens qui ont tout perdu, tout’’, confie une victime abattue par ce coup du destin ou acte criminel. Un autre soutient avoir perdu une dizaine de millions de bois qu’il a acheté, juste la veille de l’incendie. Des responsables de ce parc donnent rendez-vous, à la presse, dans une futur proche, pour faire l’état des lieux et des révélations.
Pour le commandant Kane, en sus des autres dégâts, il y a une vingtaine de véhicules de transport d’ordures qui ont été calcinés. ‘’Etant donné que ce lieu n’est pas formel, il n’est pas aisé pour faire l’estimation. Mais force est de reconnaitre que la perte a été plus du côté du bois’’, précise-t-il.
REACTIONS
COMMANDANT OMAR KANE (CHEF DU BUREAU INFORMATION, RELATIONS PUBLIQUES DE LA BRIGADE NATIONALE DES SAPEURS-POMPIERS)
‘’Le feu est éteint certes, mais...’’
‘’On nous a alerté vers les coups de 5 h 44 mn, pour un feu du côté de Parc Lambaye. Comme vous le savez, à la mairie (de ville) de Pikine, il y a une caserne des sapeurs-pompiers. Ce qui fait que quelques minutes après, nous étions sur les lieux. Le feu est éteint certes, mais vous voyez des braises un peu partout. Mais cela n’est rien pour nous. Il y a une chronologie de la masse des opérations, car on dit que le feu est circonscrit, si nous arrivons à mettre un pourtour de lance sur le foyer. Nous l’avons fait à 11 h. Le feu est éteint. Nous allons laisser une équipe de surveillance sur place. La majeure partie de ce qui a brûlé, c’est du bois avec un potentiel calorifique très important, une fumée âcre. Il y a aussi les voies pour accéder au site qui sont encombrantes. Cela n’a pas facilité notre travail. Finalement, on a un renfort de la police et de la gendarmerie pour établir un périmètre de sécurité et nous laisser bosser en toute quiétude.’’
ABDOULAYE DIA (SG DE LA SENELEC)
‘’A cause de l’incendie, nous avons perdu les 4 lignes’’
‘’Nous avons eu un déclenchement de nos lignes électriques à haute tension. L’électricité, comme vous le savez, est produite généralement dans les régions (Manantali, Cap des Biches, Kaolack…) et un peu à Dakar. Ici (entrée de Pikine) nous sommes dans un couloir qui amène ces lignes haute tension, au nombre de 4, vers Dakar. Cette zone est supposée ne pas avoir d’installation. C’est 16 m à gauche et autant à droite. Elle doit être libre et ceci a fait l’objet d’un décret. Malheureusement, le constat est que des Sénégalais ont construit sur ces lignes, y mènent des activités industrielles et artisanales qui menacent les ouvrages.
Dans la nuit (du jeudi au vendredi), un incendie s’est déclenché et nous avons perdu les 4 lignes. C’est une zone à problèmes pour la Senelec, et depuis toujours. C’est la troisième fois que cela se passe. C’est un problème très sérieux, car c’est ici que passe le transfert de l’électricité. On appelle cela un couloir. Et ce dernier doit être libre de toute occupation. D’abord, pour y faire un travail de maintenance, mais pour la sécurité des personnes. Si les fils étaient tombés sur des personnes, on allait décompter des dizaines de morts.
C’est à cause de cela qu’une grande partie de nos consommateurs est privée d’électricité. On va réparer, mais cela suppose que l’incendie soit maitrisé. Aujourd’hui, la Senelec dispose d’une capacité de plus de 800 Mégawatt, alors que notre demande est à 500. Nous avons donc 300 qui sont là. Dans certains pays, la production manque, ce qui n’est pas le cas pour nous. Concernant les branchements clandestins, il y a lieu, ici, de dire que notre pays dispose, désormais, d’une réglementation en matière d’installation électrique, avec une société qui va bientôt démarrer ses activités. Un décret a été pris pour que toutes les installations soient rendues conformes.’’
MOUSTAPHA MBENGUE (DEPUTE A PIKINE)
‘’Nous allons plaider auprès des députés pour que cet endroit soit déplacé vers d’autres lieux’’
‘’C’est une situation très douloureuse pour le département, mais aussi pour les commerçants qui ont perdu leurs biens. Mais nous allons plaider auprès des députés pour que cet endroit soit déplacé vers d’autres lieux. Si tel n’est pas le cas, il faudra inévitablement une organisation, car aucune voiture ne peut accéder à l’intérieur. S’il y avait de grandes rues, les voitures des sapeurs-pompiers allaient faire leur travail sans problème.
Maintenant, il reste la volonté de l’Etat de prendre ce problème au sérieux, en essayant de le régler une bonne fois pour toutes, pour qu’une telle situation ne puisse plus se reproduire dans le futur. Je vous signale aussi que, dans ce site, la ville de Pikine avait un projet de bloc administratif, mais il s’était trouvé que ledit endroit est un Tf (titre foncier). Du coup, seul l’Etat peut exproprier les propriétaires. Maintenant, il lui reste de parler aux propriétaires pour voir quelles sont les voies pour octroyer ce site à la ville de Pikine pour des projets structurants et porteurs de développement pour la ville.’’
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