A la suite de la création récente d’un comité du dialogue social au sein de leur entreprise, la Direction générale de la Sonatel et ses travailleurs ont procédé, hier, à l’installation officielle des membres de cet organe. La cérémonie a été présidée par la présidente du Haut conseil du Dialogue social, Innocence Ntap Ndiaye, au siège social de la Sonatel, sur la Vdn.
‘’Il ne peut y avoir de performance économique sans performance sociale’’. Pour traduire en acte ce slogan, la Sonatel et ses travailleurs ont mis en place un comité du dialogue social installé hier. La création de cet organe, qui est l’aboutissement d’un long processus, marque un tournant important dans la vie de cette entreprise. Même si ses responsables soutiennent que le dialogue y a toujours prévalu.
Reconnaissant les vertus du dialogue, le Syndicat des travailleurs de la Sonatel (Syts) est bien conscient des effets dévastateurs de la grève. Mais ce mode d’expression s’impose parfois.
‘’L’’idéal serait de résoudre les conflits socio-économiques des salariés sans faire recours à la grève. Car un mouvement d’humeur, un conflit social ou une grève déclenchée par les organisations syndicales au sein d’une entreprise est considérée comme une absence de travail et donne souvent une mauvaise image de l’entreprise et n’est jamais souhaitable, mais devient parfois le seul recours pour l’acceptation de la prise en compte de leurs doléances’’, a laissé entendre M. Babacar Sarr.
Avec la signature de la charte du dialogue social et l’installation de ce comité, le syndicaliste pense que cette étape marquera le début de la fin des grèves, car le dialogue, de toute évidence, s’impose, selon lui. ‘’Même après une longue et laborieuse grève, travailleurs et patrons sont obligés de s’asseoir ensemble autour d’une table pour dialoguer et négocier. Il est certes évident qu’il faut privilégier le dialogue, mais dans le respect mutuel et de la dignité des travailleurs de la Sonatel’’, a-t-il prévenu.
Abondant dans le même sens, la représentante des travailleurs ne cache pas tout l’espoir qu’elle fonde sur ce comité composé de 59 délégués. ‘’En tant que levier de régulation sociale, l’existence d’un dialogue social constructif se traduit par un climat de confiance qui offre des solutions appropriées dans la résolution des problèmes qui peuvent surgir. Avec la mise en place de ce comité, les syndicats attendent, au-delà de la performance globale de l’entreprise, la mise en place d’un contrat social qui permettra de parvenir à des convergences et transcender les divergences pour des solutions gagnant-gagnant pour toutes les composantes de l’entreprise’’, espère Ndèye Founé Niang Diallo.
Les vérités du Dg de la Sonatel
En dépit de la position de leader qu’occupe son entreprise, le directeur général de la Sonatel n’a pas voulu s’attarder sur les performances de celle-ci. Il a préféré rappeler les difficultés de l’organisation pour justifier l’idée qui a conduit à la création de cet instrument de dialogue. ‘’Il y a de cela quelques années, notre entreprise a connu quelques difficultés dans la mise en œuvre de la transformation nécessaire, de la supervision et de l’exploitation de nos réseaux et plateformes de services. Je dois reconnaitre que l’adhésion à ce projet n’a pas été massif, due à un déficit de communication. Il faut passer à une étape supérieure du dialogue social, c’est-à-dire un dialogue social qui prend en charge les problématiques stratégiques sociales, car le secteur des télécoms connait de fortes menaces qui ont déjà décimées des entreprises dans plusieurs autres pays’’, souligne Alioune Ndiaye. Le Dg invite toutes les parties prenantes à ‘’éviter les postures de méfiance, de défiance, d’opposition, de justification et de diabolisation’’.
Dès lors, dans le dialogue social en action, estime M. Ndiaye, il est important que les acteurs se partagent l’information sur les stratégies, les défis de l’entreprise, les attentes et les appréhensions internes, de façon à réduire le décalage entre la perception et la réalité, pour comprendre le pourquoi, les changements et les transformations qui sont nécessaires à opérer.
MAMADOU YAYA BALDE