A la fin de la dernière séance d’entraînement des Lions effectuée hier au stade Léopold Sédar Senghor, le sélectionneur du Sénégal a précisé que le match contre l’Afrique du Sud est une rencontre à prendre au sérieux car la préparation du Mondial commence dès à présent. Selon Aliou Cissé, il y a de la qualité dans le groupe actuellement, même s’il ne compte pas fermer la porte à de nouvelles recrues.
Les absents
‘’Sadio a senti à la fin du match (contre l’Afrique du Sud, Ndlr) une douleur encore derrière sa cuisse. J’aurais aimé qu’il soit là mais il serait plus intelligent de le préserver et de le laisser partir avec son club pour continuer sa rééducation. C’est un garçon qui a fait énormément d’efforts pour pouvoir jouer le match de Polokwane. En un moment donné, dans le souci d’avoir de bonnes relations avec les clubs, c’est important de trouver un consensus. Comme le premier match a été gagné, on a pensé que c’était bien de le laisser. En réalité, il a pris un deuxième carton jaune, ce qui fait qu’il est suspendu pour ce match de demain. (Baldé Keita) Diao a senti une douleur au genou. Il est incertain. C’est pour cela qu’il n’est pas là ce matin. Il est au soin. On va essayer de le préserver.’’
Le match contre l’Afrique du Sud
‘’C’est un match à prendre au sérieux. Si on veut que la fête soit belle, il faut qu’on arrive à faire un bon match et le gagner. Sur le plan international, il ne faut pas lever le pied. Comme je le dis toujours, au football, l’équilibre est très fragile. On a toujours un challenge, des choses à améliorer et à gagner. On ne va pas jouer un match de gala. Oui, on invite nos supporters à venir nombreux pour faire la fête mais c’est à nous de faire en sorte que celle-ci soit encore plus belle. On a aussi la certitude que si on gagne ce match, le Sénégal peut se retrouver numéro un sur le plan continental. C’est important quand on est compétiteur. Ce sont ces challenges-là qui nous intéressent. On a des objectifs que sont les qualifications à la Coupe du monde et à la Can.’’
Coach local au Mondial
‘’C’est une fierté. Cette qualification, je la dédie aux entraîneurs locaux, à mes collègues qui travaillent tout le temps. J’ai reçu des coups de fils d’un peu partout du continent pour m’encourager et m’exprimer leur fierté. J’ai toujours cru qu’on est capable de faire des choses. Il y a de très bons techniciens ici, capables de mettre en place des stratégies. A travers moi, c’est l’expertise locale qui grandit. C’est montrer aussi qu’on peut être africain, né dans ce continent et être capable d’amener son pays, à traves le football, le point loin possible. C’est une fierté pas pour moi mais aussi pour tous les techniciens africains.’’
Les chantiers
‘’Le Mondial est encore loin. Se qualifier à une Coupe du monde, c’est extraordinaire. Maintenant, on est conscient qu’il va falloir bien se préparer, que le moment d’euphorie passe. On doit y aller pour exister. C’est pour cela que ça se prépare aujourd’hui. Il faut anticiper comme on l’a toujours fait depuis le début. On doit continuer dans ce sens. Mais avant la Coupe du monde, on a un rendez-vous au mois de mars pour les éliminatoires de la Can. On doit aller à Madagascar. Il y a toujours des échéances importantes dans cette équipe nationale. Il faut y aller avec beaucoup de sérénité, d’organisation. La Coupe du monde, ce n’est pas encore demain mais on y pense déjà.’’
Les points à améliorer
‘’J’ai la chance d’avoir un bon groupe. Mais c’est vrai qu’un groupe doit toujours s’améliorer. Il y a un débat sur le fond de jeu, la façon de jouer du Sénégal. C’est la même chose en France. Il y a toujours ce même problème dans les équipes nationales. Je dirais que c’est plutôt une question de niveau de jeu, être capable de jouer à un rythme élevé de la première à la 90e minute. C’est ce qu’on a parfois du mal à faire. C’est ce que nos garçons doivent être capables de faire. Sur nos matches, parfois, on a des séquences très intéressantes, de haut niveau avec du rythme, de la justesse technique, individuellement et collectivement. Mais je reste un peu sur ma faim parce que j’aimerais le voir pendant longtemps dans le match. C’est ce qui nous fera passer d’une bonne à une très grande équipe. Tous les jours, on essaye de conscientiser nos joueurs à hausser leur niveau de jeu individuel pour que le jeu de notre équipe soit beaucoup plus élevé.’’
Le groupe
‘’Le groupe est toujours ouvert. Qualitativement et quantitativement, on a déjà un bon effectif. Maintenant, il y a une concurrence qui va s’installer. Et à l’intérieur, on a la possibilité de s’améliorer. On a des joueurs qui sont polyvalents, pouvant jouer dans plusieurs systèmes de jeu. Après, si on a la possibilité de voir des garçons talentueux, capables de nous apporter un plus, on ne va pas se gêner d’en profiter.
Ceux qui sont laissés en retrait, comme Mame Biram Diouf, font partie de ce groupe. Vous connaissez mes relations avec Mame. C’est un garçon que j’apprécie beaucoup, avec qui on a cheminé et voyagé un peu partout en Afrique. Je suis ses performances à Stoke. J’espère qu’à l’avenir, il reprendra la place qui est la sienne dans l’équipe, c’est-à-dire attaquant de pointe et être capable de marquer des buts. C’est un garçon qui a un bon état d’esprit. Pour Pape Ndiaye Souaré, c’est la même chose. D’ailleurs, je lui souhaite beaucoup de courage, qu’il continue à travailler. Je reste persuadé qu’il reviendra à son meilleur niveau et que l’équipe nationale l’accueillera dans de meilleures conditions.
La porte de l’équipe n’est fermée à personne. C’est une affaire nationale. Ce n’est pas parce qu’on est qualifié qu’on va prendre un cadenas et fermer la sélection. On a toujours ce souci de s’améliorer, d’aller chercher cette perle rare qui peut nous faire progresser.’’
LOUIS GEORGES DIATTA