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Bounkiling : Vers un accès réel aux soins de santé spécialisés
Publié le mardi 14 novembre 2017  |  SeneWeb
Sommet
© aDakar.com par A. Seck
Sommet de la Francophonie: Stéphane Harper à l`hôpital Phillippe Maguilène Senghor
Dakar, le 28 Novembre 2014 - Les Premiers ministres du Sénégal Mouhamed Boun Abdallah Dionne et du Canada Stéphane Harper accompagnés par le ministre de la santé Awa Marie Coll Seck se sont rendus à l`hôpital Phillippe Maguilène Senghor de Dakar.




Quelques années auparavant, accéder aux soins de santé spécialisés dans la région de Sédhiou, notamment dans le département de Boukiling, relevait presque du miracle. Aujourd’hui, les autorités sanitaires, politiques et administratives sont en train d’inverser la tendance. Le week-end dernier, le département a connu une effervescence au plan sanitaire. Si à Bona les populations du département ont eu droit à une journée de consultations gratuites organisée par le conseil départemental de Bounkiling, à Médina Wandifa, toujours dans le même département, la région médicale, de concert avec les autorités municipales de cette ville, a célébré la journée mondiale de la vue.

Un week-end de santé bienvenu dans cette partie de la région en proie à la pauvreté. Madame Sambou, née Sira Mané, une des patientes rencontrées sur les lieux et professeur de français au lycée de Bounkiling, témoigne : « Ce camp de consultations gratuites est une réelle solution à nos problèmes. Non seulement nous n’avons pas de structures sanitaires disposant de plateaux techniques de qualité, mais aussi les quelques rares qui existent sont très éloignées de la majorité des populations. A cela s’ajoute la cherté des médicaments des officines privés qu’on nous prescrit le plus souvent ».

Quant à Khadidiatou Cissé, une élève au lycée de Bounkiling, trouvée dans les rangs des malades, elle explique «qu’organiser un tel évènement dans le département, constitue une véritable bouffée d’oxygène pour les femmes. La pauvreté, qui frappe plus les femmes, fait que nous n’avons pas souvent les moyens de nous soigner surtout s’il s’agit de maladie comme le cancer du col de l’utérus ou celui du sein ». Et de poursuivre : « Vous savez, le plus difficile n’est pas de se faire consulter, mais ce sont les médicaments qui n’existent pas sur place ou s’ils existent, ils sont très chers. C’est pourquoi, nous pensons que ce camp va beaucoup contribuer à résoudre la question d’accès aux soins de santé spécialisés.

Pour le docteur Alphousseyni Guèye, gynécologue obstétricien à l’hôpital général de Grand Yoff, ce camp de consultations gratuites est une occasion d’apporter aux populations démunies des soins, des mesures préventives et parfois des médicaments. Sur les cas suspects, le médecin a expliqué qu’il s’agit de cas sociaux qui méritent une prise en charge réelle et qu’au niveau local, avec le soutien du conseil départemental une solution pourrait être trouvée.

Mais des cas de ce genre ne se comptent pas sur les bouts des doigts dans la région et même dans le département. Les myomes, le cancer du col de l’utérus, le cancer du sein, le diabète, l’hypertension artérielle et les infections sexuellement transmissibles (Ist) font légion dans la localité. Et si elles ne sont pas pris en charge, elles peuvent causer des complications surtout pendant la grossesse, a dit Arame Mbaye, la coordonnatrice de la santé de la reproduction au district de Bounkiling. Elle a saisi l’occasion pour dénoncer le fait que par rapport aux IST, seules les femmes se consultent et suivent le traitement. Leurs partenaires fondent dans la nature et infectent d’autres. Ce qui, dit-elle, rend le traitement inefficace.

C’est dans le sens d’atteindre cette cible perdue et de toucher le maximum de populations que l’autorité préfectorale a plaidé pour la déconcentration de ces camps dans les villages les plus reculés et difficiles d’accès pour permettre aux populations de ces zones de bénéficier aussi de soins spécialisés. Après avoir expliqué que l’ainée de la richesse c’est la santé, Abdou Wahb Tall a plaidé pour que ces activités soient élargies aux zones de Diambaty et de Kandiomangana, même si Wandifa mérite ce camp de par sa position géographique et stratégique.

Un appel qui n’est pas tombé dans les oreilles d’un sourd puisque le médecin chef de région, le docteur Amadou Yéri Camara, après avoir signifié que 4463 consultations gratuites dont 424 opérations de cataracte sont déjà réalisées après 7 camps de chirurgie organisés dans la région, déclare que la région médicale ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Au cours de cette journée mondiale de la vue, célébrée dans la commune de Médina Wandifa, le médecin chef de région a adressé ses remerciements aux partenaires que sont Direct Aid, Sightsavers et Irish Aid qui, dit-il, ne cessent d’appuyer la santé oculaire au Sénégal.

Paul FAYE
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