Dakar (Sénégal) - Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a listé lundi à Diamniadio, à une quarantaine de kilomètres à l’est de Dakar, quatre défis sécuritaires que l’Afrique doit relever pour sa paix et sa sécurité.
« Le premier défi est l’échange des renseignements par où tout commence. Le renseignement est l’affaire de professionnels qui requiert rigueur et discrétion », a déclaré Macky Sall à l’ouverture du 4ème Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique.
La rencontre qui se tient au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, a pour thème : ‘’Défis sécuritaires actuels en Afrique: pour des solutions intégrées".
L’autre défi, selon Macky Sall, est l’intégration des risques liés aux États faillis qui sont la proie à tous les réseaux mafieux par l’absence de l’autorité de l’État.
« Le troisième défi porte sur la poursuite sans relâche de l’éducation, de la formation et de l’emploi contre la radicalisation des jeunes. C’est un défi sécuritaire de premier ordre. Le dernier défi est le développement dans l’équité et la justice sociale qui est la condition sine qua non pour la sécurité et la paix du continent », a dit Macky Sall.
Poursuivant, le président sénégalais a invité à repenser la doctrine de maintien de la paix de l’ONU, soulignant que le mode classique de maintien de la paix n’est plus adapté. A son avis, il faut donc plus des missions de rétablissement de la paix qu’on ne peut pas maintenir là où elle n’existe pas.
« Chaque pays a une histoire, une expérience et une spécificité qu’il faut tenir en compte dans ces missions onusiennes. Il faut donc se garder des solutions toutes faites », a indiqué le président Sall.
Poursuivant, le président Sall a indiqué que l’action militaire contre le terrorisme doit être solidaire et globale afin de ne laisser aucun champ libre aux terroristes.
"Cette action, a-t-il dit, doit être menée partout avec la même rigueur. Elle doit aussi être menée par des forces de défense et de sécurité bien formées, bien entraînées et dotées de mandats robustes".
L’idée est partagée par le président Ibrahim Boubacar Keita qui plaide pour "une mission des moyens", estimant qu’il ne faut pas céder à la peur terroriste. "Le terrorisme sème la peur, mais nous n’aurons pas peur et continuerons à travailler pour le développement", a dit le chef de l’Etat malien.
Plusieurs personnalités dont les présidents du Mali, Ibrahima Boubacar Keita, du Rwanda, Paul Kagamé, de Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, et le Premier ministre tchadien, Albert Pahimi Padaké, Florence Parli, ministre français des Armées, prennent part à cette rencontre.
Selon ses organisateurs, cette édition 2017 du Forum de Dakar a enregistré près de 700 participants composés d’acteurs régionaux et internationaux, d’autorités politiques et militaires, d’experts et universitaires, de diplomates, de représentants d’organisations internationales, de la société civile et du secteur privé.
Au cours des deux jours de débat, la rencontre mettra l’accent sur la nécessité de privilégier les approches intégrées, en favorisant les échanges, les partages d’expériences, les synergies, que ce soit aux niveaux national, sous-régional, régional avec l’Union africaine ou international avec l’Union européenne et les Nations unies.
Le Forum de Dakar se veut informel. Il est né lors du Sommet de l’Élysée sur la Paix et la Sécurité en Afrique tenu à Paris en 2013 et où les chefs d’État africains avaient envisagé d’approfondir la réflexion.
La tenue lundi du panel de haut niveau après la cérémonie d’ouverture est l’innovation majeure de l’édition 2017 du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
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