Un an après la pose de la première pierre par le Président Macky Sall, les travaux de l’hôpital Khadimou Rassoul (de niveau 3) de Touba tardent à être effectifs. L’entreprise en charge de l’exécution de ce marché a attendu une vingtaine de jours avant le grand Magal, pour opérer quelques travaux de terrassement.
Les bâtiments devant abriter l’hôpital Khadimou Rassoul de Touba ne sortiront pas de terre sitôt. Un saut effectué dans le site, hier en début d’après-midi, a permis de constater que presque rien de concret n’a encore été fait. A part quelques travaux de terrassement, aucune construction ne sort de terre. Le terrain est resté jusque-là désert, même si l’espace est déjà clôturé avec des feuilles de zinc souvent même mal posées. Les rares matériaux et autres outils de construction qui y sont ont été acheminés sur le site, à quelques jours seulement du grand Magal de cette année. D’ailleurs, le préposé à la sécurité trouvé sur place confie que les travaux de nivellement n’ont débuté que récemment. ‘’Depuis la pose de la première pierre, l’année dernière, les travaux ont démarré, il y a environ vingt jours. L’entreprise en charge de l’exécution de ces travaux a dépêché sur les lieux une quinzaine d’ouvriers qui travaillent ici depuis lors. Mais actuellement avec le Magal, ils ont pris quelques jours de congé’’, confie Aliou Ba.
Il y a un an, le président de la République procédait, sur le même site, à la pose de la première pierre en présence du porte-parole du Khalife général des Mourides, Serigne Basse Abdou Khadre, de plusieurs dignitaires mourides et personnalités politiques, religieuses et coutumières. A cette occasion, Macky Sall avait annoncé un financement de 40 milliards de nos francs destinés non seulement à la construction de l’établissement sanitaire, mais également à son équipement avec un plateau médical à même de prendre en charge certains malades de la région qui sont souvent transférés à Dakar ou à l’étranger. Il faut souligner que sur le plan sanitaire, Touba compte un établissement public de santé de niveau 3, un EPS 1, un centre de santé et des postes de santé.
Cependant, la capacité de prise en charge de ces infrastructures est loin de satisfaire les besoins de la population, au regard des normes de l’Organisation mondiale de la santé qui recommandent un hôpital pour 150 000 habitants. C’est pourquoi, selon le président de la République, la construction d’un nouveau centre hospitalier national de référence à vocation sous régionale est devenue une nécessité pour Touba, afin de renforcer la couverture médicale en établissement de santé publique de niveau 3, pour mieux faire face aux nouvelles réalités démographiques. Il s’agit, pour lui, de réduire les évacuations sanitaires vers Dakar et à l’étranger avec la création de nouvelles spécialités comme les services de cardiologie, brûlure, oncologie, orthopédie et traumatologie.
Si au Sénégal les autorités étatiques savent bien poser des premières pierres, elles n’inaugurent que très peu d’édifices. Et souvent, elles ne le font qu’à l’approche des élections. Une situation que beaucoup d’habitants déplorent. ‘’Nous avons beaucoup apprécié l’initiative prise par le président de la République d’édifier à Touba un hôpital de niveau 3 pour prendre en charge certains malades qu’on évacuait jusque-là à l’étranger. Mais force est de constater que les travaux tardent à être lancés. C’est bien de poser des premières pierres, mais c’est mieux de procéder à la réalisation à temps des édifices’’, déclare Mourtalla Diop. Selon ce riverain du quartier Darou Khoudoss, il ne sert à rien de poser des premières pierres, si on ne réalise pas les édifices promis. C’est pourquoi il en appelle à la diligence des autorités étatiques pour que les travaux démarrent effectivement afin que l’édifice puisse être livré à temps.
Partant du même postulat, Sidate Ndiaye suspecte derrière les actions du chef de l’Etat des intentions politiques cachées. ‘’Ce n’est pas avec des promesses qu’il (Macky Sall) va parvenir à convaincre les populations de Touba qui restent toujours attachées à Abdoulaye Wade. S’il veut convaincre celles-ci, il faut qu’il pose des actes concrets en respectant ses promesses’’, prévient-il.
ASSANE MBAYE