La fiscalité au Sénégal est devenue un enjeu de taille pour le développement des affaires, notamment pour les petites et moyennes entreprises (PME) dirigées par les femmes. C’est ce qu’a indiqué, vendredi dernier, le directeur du projet Autonomisation des femmes à travers les énergies renouvelables de l’ONG Energy 4 Impact, Abdou Karim Dosso, lors d’un atelier.
L’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises (PME), surtout celles dirigées par les femmes, ‘’reste toujours’’ un défi majeur à relever au Sénégal. Selon le directeur du projet Autonomisation des femmes à travers les énergies renouvelables de l’ONG Energy 4 Impact, Abdou Karim Dosso, il y a eu des mécanismes de financement qui ont été développés. ‘’Mais il faut les renforcer pour faire en sorte que le taux du crédit soit revu à la baisse. C’est un peu la question de la fiscalité que nous allons essayer de soulever au niveau étatique, à travers des plaidoyers. C’est un enjeu de taille et il faudra y aller ensemble, c’est-à-dire tous les acteurs qui sont impliqués dans les questions de genre, de l’accès à l’énergie, des ONG, la société civile, etc.’’, a-t-il préconisé lors d’un atelier sur la question.
En effet, l’un des objectifs majeurs de cette ONG, selon ses responsables, c’est de contribuer au développement du secteur privé national, en créant de nouvelles opportunités pour les entreprises privées gérées par les femmes ou mixtes. Il s’agit principalement de celles qui s’activent dans la vente de produits et équipements énergétiques, les PME et start-up, pour leur permettre d’accéder plus facilement à des financements. ‘’L’implication de la femme devient incontournable, si nous voulons arriver à l’accès à l’énergie pour tous. Pour ce faire, notre projet avait visé 250 entreprises dirigées par des femmes’’, a expliqué de son côté le directeur d’Energy 4 Impact au Sénégal, Louis Seck. En réalité, la première phase du projet a ciblé 64 villages de la région de Tambacounda et environ 8 000 femmes touchées.
Pour les initiateurs de ce projet, le secteur de l’énergie est ‘’transversal et à fort impact’’. Au fait, il touche à l’éducation, à la santé, à l’environnement des affaires, à l’agriculture... ‘’Au-delà de la simple utilisation domestique, l’accès à l’énergie va permettre une meilleure rentabilité des activités économiques des femmes et l’augmentation de la production en zone rurale. Il y a un besoin réel de fonds pour développer les entreprises’’, souligne-t-on dans le communiqué de presse de l’ONG distribué à cette occasion. Cette même source précise d’ailleurs que l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME) ‘’ne prend pas en compte’’ la question du genre dans ses programmes.
Quant au ministère de tutelle, il ‘’ne prévoit’’ la prise en charge de la demande qu’à partir de 2018-2020, alors que le PSE est mis en œuvre depuis 2013. Il faut noter que le taux d’électrification en milieu rural est de 53 % en 2016, contre 24 % en 2012. En zone urbaine, il est de 64 %. La biomasse est à 46 % destinée à la cuisson et l’hydrocarbure à 45 %.
MARIAMA DIEME