La sentence est tombée finalement hier, vendredi 28 mars 2014, pour Aida Ndiongue, détenue en prison depuis le 17 décembre dernier, dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis. La Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a donné un mois, délai requis, à l’ex-sénatrice libérale pour justifier l’origine licite de ses biens estimés à 47 milliards de F Cfa.
L’étau se resserre une fois de plus autour de la responsable libérale, Aida Ndiongue, poursuivie dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis. La Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a rendu sa sentence en donnant un mois (c’est le délai requis) à l’ex-sénatrice pour justifier l’origine licite de ses biens évalués à 47 milliards de FCfa. A cet effet, une mise en demeure sera délivrée aux avocats de la responsable libérale. Un exercice qui ne devrait pas poser de problème dans la mesure où les avocats de la défense admettent détenir tous les documents qui prouvent la licité des biens incriminés. Ainsi, ils soumettront tout à l’appréciation du Parquet spécial.
Cette procédure a été déclenchée, rappelons-le, par le Procureur spécial près la Crei, suite à la découverte d’une fortune jugée « colossale » dans des comptes bancaires et dans des coffres à la Cbao. Doutant des arguments avancés par l’ancienne sénatrice et ses avocats sur l’origine des biens en question, le magistrat instructeur en charge du dossier a décidé de transférer la fortune de l’ancienne mairesse des Hlm à la Caisse des dépôts et consignations.
Une partie de cette manne financière émanerait, selon les enquêtes, des programmes de construction de logements sociaux et de lutte contre les inondations avec le plan « Jaxxay » et des projets de construction et de réhabilitation d’édifices publics.
Face à la presse, le vendredi 17 janvier 2014, le Procureur de la République Serigne Bassirou Guèye a relevé que l’exploitation de documents bancaires ont permis de mettre à la main sur 23 milliards 400 millions appartenant à Aïda Ndiongue. A cela, s’ajoutaient des bijoux estimés à 3 milliards 500 millions de F Cfa, ensuite une autre somme de 8 milliards retrouvée dans un établissement bancaire. Sans oublier des bijoux évalués à 12 milliards de F Cfa.
Pour rappel, l’ancienne sénatrice libérale n’est pas la seule responsable de l’ex-parti au pouvoir (Pds) à se voir servir une mise en demeure dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis. Karim Wade, tout puissant ministre des Infrastructures, de la coopération internationale, des transports aériens et de l’énergie sous le régime de son père, Me Abdoulaye Wade, emprisonné depuis la mi-avril 2013 toujours dans le cadre de la reddition des comptes, avait reçu une mise en demeure pour justifier, lui aussi, l’origine licite de ses biens.
Alioune Ndao, le Procureur spécial près la Crei demandait à Karim Wade de justifier 694 milliards de francs Cfa. Un patrimoine que l’ancien ministre d’Etat aurait notamment bâti à travers plusieurs sociétés immobilières et aéroportuaires. Mais surtout sur une filiale de DP World, basée à Dakar et dont la valeur représente la moitié de son patrimoine présumé. Les démêlés de Karim Wade avec la Crei ne s’étaient pas arrêtés là. Le vendredi 13 septembre dernier, le fils de l’ancien Président avait de nouveau fait face au procureur spécial qui l’avait mis encore en demeure de justifier 98 milliards de francs Cfa.