La ville de Saint-Louis pourrait être bientôt dotée d’une unité de traitement des déchets. L’usine produira en même temps de l’énergie et de l’engrais. Le projet a été présenté ce week-end au conseil municipal.
Depuis des années, les maires qui se succèdent à la ville de Saint-Louis mènent une lutte sans merci contre les ordures ménagères. Malgré tous ces efforts, la situation n’a pas changé d’un iota. L’actuelle équipe municipale vient de collaborer avec Amadou Niang, un promoteur privé, pour mettre en place une unité de traitement des déchets d’une capacité de 30 000 tonnes par an et une plateforme de collecte des ordures. Accompagné de ses partenaires français, le promoteur Amadou Niang a présenté le projet d’un coût de 13 milliards de francs CFA au conseil municipal, en présence des délégués de quartier et des représentants des associations de jeunes et de femmes de la commune. Aïda Mbaye, la première adjointe du maire de Saint-Louis, Aboubacar Bitèye, le directeur de cabinet de l’édile de la ville, et le directeur des services techniques de la mairie ont tous salué le projet, espérant qu’il permettra, une fois réalisé, d’aider à éradiquer l’insalubrité de la ville.
Selon Mme Mbaye, le projet porté par Amadou Niang sera examiné par le conseil municipal qui pourrait ensuite nouer un partenariat avec l’opérateur économique, pour que la future usine soit au service de la mairie. ‘’Le Sénégal veut résoudre le gap énergétique et nous pensons que la participation de privés est salutaire dans ce combat mené par le chef de l’Etat’’, pense Amadou Niang. En fait, selon le promoteur du projet, cette usine a une particularité. Elle traite des déchets de manière non polluante, encore moins nuisible à la santé des populations, et produira en même temps de l’énergie et de l’engrais biologique. Selon M. Niang, l’engrais biologique est certifié par l’ISRA et il est en phase de parrainage par les Nations Unies pour le développement industriel. ‘’Le projet a reçu une lettre d’appréciation de l’ONUDI qui va l’appuyer dans son programme de fracture énergétique et aussi le soutien de la COP 2I’’, a-t-il révélé.
Le promoteur de soutenir que ce projet est innovant. ‘’Ce sera une première en Afrique de l’Ouest et ce sera un honneur pour Saint-Louis. Après sa réalisation, il restera de le répliquer sur l’ensemble du territoire national’’, a-t-il suggéré.
En plus des 400 emplois directs, cette initiative va permettre, selon Patrick Jeulin, gérant de la société française Maillot en charge de la mise en place de cette unité de traitement de déchets, de produire du ‘’bio char’’, un engrais non chimique. ‘’Il permet la régénération en profondeur et de façon durable des sols. Et ce sera une occasion, pour les agriculteurs, de faire l’économie des engrais chimiques destructeurs des sols et très coûteux’’, a-t-il expliqué. Pour assurer un approvisionnement correct, ‘’une plateforme de collecte sera aussi mise en place’’. S’agissant de la requalification du Centre d’enfouissement technique de Gandon, le promoteur soutient qu’elle sera laissée à l’appréciation du Conseil municipal de Saint-Louis.
La rencontre a été une occasion, pour les acteurs, d’échanger sur le projet, et le promoteur Amadou Niang a salué ‘’la disponibilité et l’engagement du maire qui exige beaucoup de professionnalisme et d’expertise de la part des opérateurs privés, dans la proposition de programmes de gestion des ordures à Saint-Louis.
Fara SYLLA