Pas de pains dans les boutiques de quartier, c’est ce que demandent les boulangers du Sénégal, dont les représentants dénoncent un manque d’hygiène dans les lieux où sont écoulés leurs produits et un système de distribution qui les défavorise. Peu onéreuse, la baguette de pain est l’une des denrées les plus consommées par les ménages sénégalais. Selon les associations, le secteur pourrait donc créer de nombreux emplois, à condition que le pain reste dans les boulangeries.
Chaque jour, le boutiquier Mohammed Fall se fait livrer plusieurs dizaines de sacs remplis de baguettes, de quoi répondre à l’appétit des Sénégalais pour le pain.
Un décret datant de 2004 interdit pourtant la vente de cette denrée dans les boutiques ne disposant pas d’aménagements et de personnel d’appoint. C’est une pratique qui agace la Fédération nationale des boulangers du Sénégal, notamment pour des questions d’hygiène.
« Il faut comprendre qu’à Dakar, il y a plus de 600 boulangeries, explique le président de la fédération, Amadou Gaye. Et vous ne pouvez pas faire 200 mètres sans trouver une boulangerie. Donc en se basant sur ce fait-là, il n’y aura pas une pénurie de pain si on interdit la vente du pain dans les boutiques. Il faut que les gens comprennent que nous sommes des industriels. Nous ne pouvons pas accepter de pouvoir vendre à perte. Aujourd’hui, beaucoup de boulangeries sont en train de fermer à cause de phénomènes de "dispatching" des revenus. »