L’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) expérimente à Séssène (Mbour) la culture en serre de niébé rampant, un projet-pilote qui va permettre de lutter contre les attaques d’insectes et apporter des solutions aux contraintes d’eau et de fertilisation des sols, a indiqué, samedi, Saliou Fall, le coordonnateur du projet.
‘’Le problème qu’on rencontre au Sénégal, dans l’agriculture, c’est la contrainte de l’eau, des ennemis (les insectes), la fertilisation des sols et, dans le cadre de ce projet, on a proposé des solutions pour essayer de lever ces contraintes’’, a-t-il dit.
Il s’exprimait lors de la dernière journée de la tournée de la délégation de la 10ème mission conjointe d’appui Banque mondiale/ Etat du Sénégal à la mise en œuvre de la phase 2 du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP), qui a démarré mercredi.
Le Fonds national de recherches agricoles et agroalimentaires du Sénégal (FNRAA) a financé le projet à hauteur de 1, 5 million de francs CFA.Quelque 10 autres serres du même modèle ont été implantées dans le Bassin arachidier et dans les Niayes afin de favoriser la rentabilité économique dans ces zones à revenus moyens.
Selon M. Fall, également docteur en microbiologie, ‘’ces serres apportent des solutions contre les problèmes d’insectes, fournissent suffisamment d’eau aux plants avec le système goutte-à-goutte et proposent une fertilisation qui se passe des fertilisations chimiques classiques qui sont polluantes pour l’environnement’’.
L’avantage de cette technologie pour le producteur, selon Saliou Fall, c’est la maîtrise de la production, la possibilité de multiplier les cultures pendant toute l’année et d’estimer le rendement et l’argent à gagner.
‘’C’est une révolution, une innovation par rapport à ce qui se faisait au Sénégal. La serre est construite de manière artisanale, mais la bâche est importée de l’étranger’’, a-t-il dit, précisant que le jardin, dont la superficie est de 350m2, est reparti entre l’ISRA et les producteurs de la zone.
Selon le coordonnateur du projet, le niébé rampant cultivé par l’ISRA est en début de production et devrait donner des résultats dans quatre mois.
‘’Cette variété de niébé a quatre fois plus de rentabilité comparée aux autres’’, a-t-il précisant, touchant du doigt les feuilles des plants qui ont commencé leur développement.
Cependant, M. Sall indique que la contrainte demeure "le coût pour certains producteurs qui devront faire des prêts et ensuite tenter d’amortir leur investissement’’.
Pour la délégation de la Banque mondiale et du WAAPP, cette ‘’initiative est bonne’’, et ses membres ont demandé aux responsables du projet d’être plus ‘’exigeants’’ dans la gestion de la serre afin d’éviter les pertes d’eau constatées et les mauvaises herbes qui commencent à affecter l’évolution des cultures.