La demande de la levée de l’immunité parlementaire du député-maire de Dakar, Khalifa Sall, en prison depuis mars 2017 dans l’affaire de la gestion de sa caisse d’avance, formulée par le Procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, suscite une grande polémique au Sénégal.
Interrogé, vendredi à Dakar, en marge de la cérémonie de passation de service au Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), le nouveau ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, s’est interrogé : «Khalifa a-t-il une immunité ? C’est un débat qui peut être mené. Il a été arrêté bien avant d’être élu député».
Quoi qu’il en soit, le ministre Fall estime que la levée de l’immunité parlementaire de M. Sall lui garantit un procès équitable.
Du côté des avocats et partisans de Khalifa Sall, comme de l’opposition, la demande du Procureur n’est rien autre qu’un paradoxe.
Ils arguent qu’en premier temps, Serigne Bassirou Guèye avait refusé de reconnaître une quelconque immunité au maire de Dakar, bien qu’élu député le 31 juillet 2017.
«Comment peut-on demander la levée d’une immunité parlementaire dont on refusait l’existence ?», se demandent les partisans du maire de Dakar.
«La démarche du procureur de la République est paradoxale», selon Me Clédor Ciré Ly, ajoutant que cette demande du Parquet atteste de l’arbitraire qui caractérise la détention de Khalifa Sall.
Selon lui, pour avoir tout le temps soutenu que le maire de Dakar est un « otage politique » du régime détenu «arbitrairement», la demande de levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall «confirme sa détention arbitraire».
De son côté, l’Assemblée nationale accélère les choses avec la mise sur pied, vendredi, d’une commission ad hoc composée de 11 députés - 8 de Benno book Yakkar (pouvoir), 2 de l’opposition et 1 non inscrit) chargés statuer sur la requête du parquet relative à la levée l’immunité parlementaire de Khalifa Sall.
TE/of/APA