Au moment où le procureur de la République demande à l’Assemblée nationale de lever l’immunité parlementaire du député-maire de Dakar, Khalifa Sall, le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) opte tout simplement pour l’arrêt des poursuites contre le maire de Dakar. Comme le rappelle le député-coordonateur national du Pur, dans une lettre adressée au président de la 13ième législature, Moustapha Niasse. El Hadj Issa Sall y réclame, en urgence, la mise en place d’une Commission ad hoc pour l’arrêt des dites poursuites.
L’arrêt immédiat des poursuites engagées contre le député Khalifa Sall : c’est en substance la requête du député du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur). Invité hier, jeudi 26 octobre, à se prononcer sur la demande formulée au président de l’Assemblée nationale par le procureur de la République pour la levée de l’immunité parlementaire du député-maire Khalifa Sall, le coordonnateur national du Pur nous renvoie à la correspondance qu’il avait adressée au président de la 13ièmelégislature, le 13 octobre dernier, à la veille de l’ouverture de la session ordinaire unique.
Dans la lettre dont nous détenons copie, El Hadj Issa Sall demande «en application à l’article 52 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la mise en place, en procédure d’urgence, par l’Assemblée nationale, d’une commission ad hoc pour l’arrêt des poursuites engagées à l’encontre de notre collègue Khalifa Ababacar Sall actuellement en détention».
Justifiant sa démarche, le professeur El Hadj Issa Sall indique dans la lettre que c’est une «invite à une prise de responsabilité de l’Assemblée nationale, comme l’ont fait, du reste, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire». Le député du Pur expliquera par suite que le pouvoir judiciaire a assumé ses responsabilités en délivrant à Khalifa Sall un casier judiciaire datant de moins de trois mois, en application à l’article 170 du Code électoral, en dépit du fait qu’il soit en détention. Or, selon lui, le détenu bénéficiant d’une présomption d’innocence peut se retrouver après jugement, condamné ou innocenté.
Poursuivant, le coordonnateur du Pur rappelle aussi que Khalifa Sall a assumé ses responsabilités de citoyen en déposant sa candidature conformément à l’article 170, pour indiquer qu’il n’est sous aucun cas en situation d’inéligibilité. Mieux, il dira que la Commission électorale nationale autonome (Cena) et le ministère en charge des élections ont aussi assumé leurs responsabilités en lui délivrant un récépissé de dépôt. Poursuivant dans sa logique, Le Pr Sall rappelle aussi que le Conseil constitutionnel a fait autant en le proclamant élu député. Pour autant de raisons, il interpelle directement Moustapha Niasse. Pour lui, «nous ne pouvons pas attendre que ce cas soit pris en charge directement par les populations ou par des Assemblée ou juridictions extérieures».
Par conséquent, «à l’image du pouvoir exécutif et du pouvoir judiciaire, nous devons prendre aussi nos responsabilités en mettant, en procédure d’urgence, une commission ad hoc pour mettre à terme cette affaire qui est une première dans notre pays», avait réclamé le coordonnateur du Pur.