Dakar – Le ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, a insisté, lundi à Dakar, sur la nécessité de travailler à faire en sorte que le Monument de la Renaissance africaine soit "réconcilié avec l’opinion" et surtout présenté dans "sa vraie dimension d’œuvre artistique".
"Il faut travailler à faire en sorte que ce site (le Monument de la renaissance), qui est à la fois un site touristique et un site de conscience, soit réconcilié avec l’opinion, surtout qu’il soit présenté dans sa vraie dimension d’œuvre artistique", a-t-il dit.
Le ministre de la Culture a reconnu que les conditions dans lesquelles ce monument a été installé ont fait qu’aujourd’hui certains en ont une perception, qui, selon lui, "se justifie d’une certaine manière".
Mais, a ajouté M. Coulibaly, "cela ne doit pas persister encore aujourd’hui. Je lance un appel solennel pour que ce patrimoine devienne une pièce maîtresse de notre patrimoine national".
A l’en croire, c’est une œuvre artistique, "la plus grande au monde" qui soit édifiée sur une hauteur pareille de 150 mètres, du niveau de la mer jusqu’au plus haut sommet.
"Les données culturelles qu’on y trouve, vous donnent le sentiment que vous avez raté quelque chose depuis le temps que vous n’êtes pas venu ici."
Lors de sa visite, le ministre a découvert l’exposition permanente du plasticien Djiby Goudiaby, composée de sculptures reproduisant les différentes ethnies du Sénégal. Ce natif de la Casamance est, dit-il, "sur le même chemin que le défunt sculpteur Ousmane Sow".
"Je voudrais que d’autres artistes y soient présentés et que les Sénégalais et les Africains puissent aller visiter ce monument. Je ne crois pas que nous occupions nos places dans ce monument", a dit M. Coulibaly.
A la place du Souvenir africain, le ministre de la Culture a eu droit à un accueil chaleureux de la part de l’administratrice Adja Sy et de la fondatrice du Musée de la femme Henriette Bathily, Annette Mbaye d’Erneville.
Abdou Latif Coulibaly a pu voir un autre aspect de la vie culturelle du Sénégal avec les leaders de la lutte africaine.
"Ma visite sur le terrain m’a permis de découvrir des aspects très importants de la culture. Au Musée de la femme, nous avons eu un reflet de la figure de la femme dans la société sénégalaise, les efforts du ministère seront constants", a-t-il promis.
Pour leur part, les travailleurs de la place du Souvenir ont profité de la venue du ministre pour réclamer "un statut"
A la Direction du patrimoine culturel (DPC), Abdou Latif Coulibaly s’est dit heureux de constater que la culture, "c’est plus que la danse et la musique".
Il a constaté le travail de collecte et de digitalisation du patrimoine immatériel qui est en train de se faire dans cette direction.
"J’en appelle à la coopération française pour leur demander de nous faire bénéficier des capacités intellectuelles et techniques de l’INA (Institut national audiovisuel de France), pour nous permettre de transférer un certain nombre de documents sur des supports digitalisés", a lancé M. Coulibaly.
Abdou Latif Coulibaly a pris fonction au ministère de la Culture depuis le 21 septembre dernier après le dernier remaniement gouvernemental. Le nouveau ministre de la Culture avait débuté les visites dans les structures relevant de son département le 18 octobre dernier.
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