Il n’y aura pas d’augmentation du prix de l’eau jusqu’en 2021, c’est ce qu’a annoncé hier, le directeur général de la Société Nationale des Eaux du Sénégal (Sones), Charles Fall. Il s’exprimait en marge d’un atelier de restitution du nouveau schéma d’alimentation en eau potable du triangle Dakar, Thiès et Petite Côte.
Le plan d’investissement de l’Etat du Sénégal et de la Société Nationale des Eaux du Sénégal (Sones) connaît un début de mise en œuvre, d’abord, à travers les programmes prioritaires, selon son directeur général Charles Fall. Cela, en attendant que ces investissements soient en service à partir de 2020. ‘’D’ici 2021, il n’y aura pas d’augmentation du prix de l’eau. Les modèles économiques qu’on nous a proposés attestent que nous n’avons plus besoin d’une hausse. Au contraire, nous travaillons dans le cadre de la réforme du secteur de l’hydraulique pour aller vers une baisse significative du prix de l’eau au bénéfice des consommateurs’’, a-t-il affirmé hier, lors de l’ouverture d’un atelier sur la restitution du nouveau schéma d’alimentation en eau potable du triangle Dakar, Thiès et Petite Côte.
En réalité, ce schéma est assorti d’un plan prioritaire d’investissement à l’horizon 2021. Ce dernier comprend, notamment, le projet d’usine de traitement à Keur Momar Sarr appelé KMS3 et celui de dessalement des Mamelles. D’ailleurs pour MKS3, M. Fall a fait savoir que les premiers réservoirs ont déjà démarré au niveau de Thiès et la pose des conduites est prévue d’ici la fin de l’année 2017. Pour le dessalement, le projet doit démarrer en fin 2018 et cette phase prioritaire va nécessiter globalement 500 milliards de francs CFA. Il faut également noter, dans le cadre de ce projet, que la Sones va essayer ‘’d’assurer la sécurisation’’ énergétique.
De son côté, le gouvernement a anticipé en construisant une ligne haute tension, exclusivement dédiée à KMS3. ‘’Nous allons poursuivre cette politique d’autonomisation à la construction, en relation avec le Fonsis (Fonds souverain d'investissement stratégiques), de centrales solaires et énergétiques, à Sébikotane, Pout Nord-Sud et vers Kirène. Tout cela, pour assurer une bonne sécurisation de l’alimentation en eau et aussi dans le cadre de la diversification’’, a ajouté le DG de la Sones. Ainsi, il indique que le gouvernement envisage aussi la construction d’une 4ème usine à Keur Momar Sarr et une autre de dessalement de l’eau de mer d’une capacité de 100 000 mᶟ, sur la Grande Côte.
Avec une consommation de 80% de la production de l’ensemble du périmètre affermi, les besoins du triangle Dakar-Thiès-Petite Côte passeront à 963 000 mᶟ par jour, à l’horizon 2035. L’agglomération de Dakar à elle seule consomme 72% de cette quantité. ‘’Cette tendance a l’accroissement de la demande doit s’amplifier, parce que fortement corollaire à la croissance démographique soutenue et à l’urbanisation galopante dues à l’érection de nouveaux pôles urbains.
C’est-à-dire celui de Diamniadio, du Lac Rose et de la zone aéroportuaire de Diass’’, a dit pour sa part le secrétaire général du ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Thierno Hamet Baba Ly. Dans un tel contexte, il a soutenu que l’intervention du gouvernement se fonde sur trois piliers. C’est-à-dire le sens de l’anticipation, la planification rigoureuse et l’action transformatrice. ‘’Les résultats de cette étude permettront non seulement de tracer l’ossature des grands transferts d’eau de façon durable vers les centres urbains, mais également de mettre en œuvre un programme prioritaire d’investissement permettant aux populations d’accéder aux services d’eau potable en qualité et en quantité suffisante’’, a-t-il renchéri.
Les principales conditions du diagnostic en situation actuelle et future avec les aménagements programmés avec KMS3 et Mamelles font ressortir une situation de déficit de la production. D’après le directeur hydraulique du Cabinet Merlin, Stéphane Rivet qui a mené l’étude, de nombreuses zones manquent d’eau. Avec un système de pompage qui fonctionne 24h/24, le stockage reste insuffisant et la répartition inégale. Les résultats de l’étude montrent qu’à moyen terme, KMS3, Tassette 1/2, et Mamelles permettront de résorber le déficit jusqu’en 2025. Et à long terme, cette insuffisance peut atteindre 385 000 mᶟ par jour en 2035. Il y a toutefois une nécessité, selon les experts du cabinet Merlin qui a mené l’étude, de ‘’prévoir des ressources dès 2020’’, spécifiquement pour la Petite Côte. Mais également, des aménagements susceptibles de rallier les zones de consommation existantes et en même temps, vers les futurs pôles urbains.
MARIAMA DIEME