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‘’J’ai créé ‘’l’Afrotronix’’, un mélange d’afro et d’électro’’
Publié le samedi 21 octobre 2017  |  Enquête Plus




Après « Badine Ya » en 2005, « Hommage à Balla » (son défunt frère) en 2009, puis la « Paix en Casamance » en 2011, Paco Diatta vient de lancer « C’est comme ça ». Un album de 11 titres dans lequel il appelle les musiciens à s’unir pour être forts. Né à Ziguinchor, Paco Diatta est auteur compositeur, mais aussi chanteur, guitariste, informaticien et manie bien le talking drums. Installé depuis quelques années en Belgique, son répertoire riche et varié est composé de chansons en différentes langues dont le mandingue, le balante, le wolof, le diola, le français, l’anglais. Paco se réclame d’un métissage culturel. Chez lui, la tradition, l’afrobeat, la world music, le reggae et le zouk se mélangent et s’harmonisent comme dans une symphonie. EnQuête est allé à sa rencontre. Entretien.

Pourquoi avez-vous décidé de baptiser votre album « c’est comme ça » ?

C’est un nouvel album de dix titres que je propose aux mélomanes. Pour répondre directement à votre question, « C’est comme ça » est un appel à tous les artistes et acteurs culturels. Je les invite à s’unir, à travailler ensemble, à partager surtout pour plus de promotion, en utilisant les réseaux sociaux, à se soutenir pour agrandir ensemble l'espace culturel au niveau national et international, afin de relever les défis qui se présentent à nous, comme l’ont fait nos aînés.

Est-ce à dire que les musiciens ne sont pas unis ?

Il y a beaucoup de divisions pour rien. Mais Dieu nous aidera, un jour, à nous regrouper pour défendre notre culture. C’est ensemble qu’on peut être puissant. Le message ici est très simple. Nous devons être fier de ce qu’on est, de ce qu’on a, de ce qu’on veut, de ce qu’on peut. Et tous ensemble, on est fort. Personnellement, j’utilise « Le Casa roots » pour partager avec les artistes de la région. Une façon de montrer sur la scène internationale qu’il y a d’autres talents au niveau de ma région. Qu’il existe d’autres styles musicaux. C’est un exemple type de partage. Chaque jour, je partage les œuvres d’un artiste de ma région basé soit au niveau local ou quelque part dans le monde. Je montre la diversité culturelle et musicale de ma région. Moi-même, j’ai eu à me produire avec la symphonie Saint Martinis en Belgique, un orchestre fort de 4O musiciens.

Avec ‘’C’est comme ça’’, contrairement aux autres albums, on a l’impression que vous avez changé de style musical ?

Oui, vu l’évolution actuelle de la musique, l’idée m’est venue de créer un nouveau style pour être mieux vu, mieux écouté et mieux aimé au niveau international. J’ai donc créé ce nouveau style que j’ai nommé ‘’Afrotronix’’. C’est un mélange d’afro et d’électro. Il s’agit d’un cocktail de musiques, de sonorités typiquement africaines, sénégalaises, des rythmes de la Casamance et de l’électronique.

Cet album, vous l’avez réalisé où ?

Je l’ai fait entre le Sénégal et la Belgique. Ici, chez moi en Casamance, j’ai pu réaliser une partie de cet opus. En effet, je suis revenu m’installer six mois durant dans mon studio « Anala Productions ». C’est ici que j’ai enregistré l’album. J’ai composé plusieurs chansons dans différentes langues, en balante, en diola, en mandingue et en wolof. Et dans chaque texte, des mots en français et en anglais y figurent pour la partie internationale. C’est au niveau de mon studio à Ziguinchor que j’ai réalisé les enregistrements techniques et la direction musicale avec des jeunes musiciens de la région tels que Modou Guèye dit « Bro » fils du célèbre Kognadji, Papis Mané, Lala Mané et Samuel Badji. Le reste, je l’ai fait en Belgique aux studios « Fat Key » et « Christian Debrycker ».

Dans le dernier album, vous parliez de « paix en Casamance » comme meilleure arme pour le développement. Quels sont les thèmes que vous avez développés dans ce nouvel album ?

J’ai traité de plusieurs thèmes comme la reconnaissance, le partage, l’amour (dans Casamance mon amour), la beauté, l’amitié, l’union et le travail. Oui, je le confirme, avec la paix on peut tout faire. La paix est ce qu’il nous faut pour aspirer au développement. D’ailleurs, je veux dire non à l’exploitation du Zircon. Nous voulons la paix, nous voulons vivre dans la paix. Nous voulons protéger notre environnement.

Avez-vous prévu des tournées pour la promotion de l'album ?

Je travaille avec le label le « Belgium Entertainment » basé en Belgique. C’est avec ce label que je tourne, en ce moment. L’album est sorti le 22 avril dernier. Je me prépare à le faire sortir au niveau national. Ça sera pour bientôt.

Est-ce vrai qu’à vos débuts dans la musique, vous utilisiez des freins de vélos comme guitare ?

(Rires) Oui, aujourd’hui, je suis fier de ce parcours. Très fier même. Avec le groupe d’enfance « Téere » ou « le droit chemin », l’on jouait avec du fil de freins de vélos pour remplacer le fil cassé de nos guitares. On n’avait pas de moyens. Ce qui m’a permis, aujourd’hui d’investir dans le matériel de sons et lumières et le studio d’enregistrement à Ziguinchor pour faciliter la tâche aux artistes et aux organisateurs d’évènements. Ensemble, on est fort. C’est comme ça.

PROPOS RECUEILLIS PAR HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)
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