L’Afrique risque d’être ‘’un réservoir de matières premières’’ pour les autres continents, s’il n’est pas industrialisé dans les cinquante prochaines années, a indiqué l’économiste Moustapha Kassé pour qui l’industrialisation comporte ‘’beaucoup d’avantages’’.
‘’Si nous ne nous industrialisons pas, dans les 50 prochaines années, l’Afrique risque d’être un réservoir de matières premières (…). La croissance est de retour en Afrique avec des taux de 7 à 8%, on a même une croissance à deux chiffres pour certains, en raison notamment des investissements directs étrangers’’, a dit le professeur Kassé, dans une interview avec l’APS.
‘’Cela montre qu’on peut gagner en investissant en Afrique. L’industrialisation comporte beaucoup d’avantages : plus de plus-value, plus de main d’œuvre, plus de revenus, interconnexion des secteurs’’, a-t-il encore dit.
Son dernier ouvrage sur ce sujet s'intitule ‘’L’industrialisation de l’Afrique est possible : quel modèle pour le Sénégal ?’’. Il sera présenté samedi, à Dakar.
Il a expliqué que l’évolution du contexte de l’économie mondiale est en faveur de cette industrialisation. A cet égard, il a affirmé que ‘’les blocages du financement sont levés’’.
‘’Aujourd’hui, les grands projets du continent ont trouvé des financements’’, s’est-il réjoui, donnant l’exemple du barrage d’Inga (en RD Congo), des infrastructures routières et hydrauliques qui ‘’se mettent en place, parce que les financements existent’’.
‘’Ce que les Occidentaux ne veulent pas faire, la Chine le fait’’, a encore dit l’ancien doyen de la Faculté des Sciences économiques et de gestion de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
A cela, a-t-il dit, il faut ajouter ‘’les atouts naturels comme les matières premières, la façade maritime, la population, et les ressources humaines qui se mettent en place’’.
‘’Les contraintes d’hier deviennent des possibilités aujourd’hui. Dans ce contexte, il faut qu’on remette l’industrialisation au cœur du processus de développement économique et social. La théorie a beaucoup bougé, l’industrialisation africaine est aujourd’hui possible’’, a-t-il souligné.