Les quotidiens s’intéressent ce jeudi à l’accueil et à la prise en charge dans les hôpitaux publics sénégalais à la suite du décès pour négligence présumée, lundi, à l’hôpital de Pikine (banlieue dakaroise), d’Aïcha Diallo, une fillette de 12 ans.
‘’Accueil dans les hôpitaux au Sénégal : Le destin tragique des +malades clients+’’, titre Vox Populi, qui met en exergue des propos d’Abdoul Kane, professeur de cardiologie de classe exceptionnelle à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui déclare : ‘’Dans nos hôpitaux, on pense plus aux soins qui rapportent de l’argent…’’.
Vox Populi qui a repris des extraits de son ouvrage intitulé : ‘’L’éthique, le soignant et la société’’, paru en novembre 2016, écrit : ‘’quoi qu’on puisse dire, le souci de rentabilité économique éloigne les hôpitaux publics de leurs missions premières’’.
Sur la prise en charge des malades dans les structures sanitaires, le journal note que ‘’le Sénégal est loin des ratios fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)’’. Il ajoute : ‘’pis, la rentabilité économique est mise en avant dans un pays où les structures de santé ne couvrent pas les attentes des populations’’.
De son côté, Enquête soutient que ‘’la question de l’accueil dans les urgences a toujours été le nœud des problèmes du système de santé sénégalais’’. Sur cette question, le secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES), Dr Boly Diop, dans un entretien accordé à ce journal, pointe ‘’les blocages et donne des pistes de solutions pour sauver ce système plus malade que ses patients’’.
A ce propos, Enquête titre : ‘’Dr Boly met le doigt dans la plaie’’,indiquant que selon lui ‘’il n’y a pas, au Sénégal, suffisamment de personnels formés à la prise en charge des urgences’’, ‘’les hôpitaux sont parfois débordés, parce qu’on y défère le plus petit problème’’, etc.
‘’Erreurs médicales, mauvais traitements, négligences, défauts de prise en charge, déficit en lits, …. Nos hôpitaux, des mouroirs ?, s’interroge en une Le Témoin quotidien. ‘’Le réel problème avec nos hôpitaux ne serait-il pas le manque d’humanisme chez les soignants ?’’, se demande encore le journal, avant de relever que ‘’dans ces structures sanitaires, le +maa tey+ (je m’en frontisme, en wolof) est en passe de devenir une banalité’’.
‘’Des erreurs médicales, mauvais traitements, négligences, défauts de prise en charge, déficit en lits et surtout la problématique de l’accueil aux urgences forcent certains malades à trouver la mort dans ces structures plutôt que d’en sortir guéris. Parfois même, on y laisse la vie à la fleur de l’âge dans la douleur, les souffrances et des conditions terribles’’, déplore Le Témoin quotidien.
L’As a aussi donné la parole au secrétaire général du SAMES, Dr Boly Diop selon qui ‘’le procureur doit s’autosaisir pour que la vérité soit dite’’ sur les circonstances de la mort de la fille de 12 ans à l’hôpital de Pikine (banlieue dakaroise).
Pendant ce temps, renseigne Le Quotidien, ‘’les femmes de Guinaw-Rails annoncent une marche pour protester contre certaines +pratiques en cours dans cette infrastructure hospitalière’’.
‘’Billet retour à Pikine : Circulez, y a rien à voir !’’, s’exclame Walfquotidien, soulignant qu’au lendemain de la mort tragique d’Aïcha Diallo, la presse est indésirable’’.
A l’en croire, ‘’l’hôpital de Pikine se remet difficilement de la mauvaise publicité que lui a faite l’affaire Aïcha Diallo. La direction qui s’est emmurée dans un silence de cathédrale interdit l’accès à la presse pendant que les accompagnants crachent leur colère’’.
Le Soleil, de son côté, est revenu sur l’élection du Sénégal au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU. Le journal qui a repris le communiqué du Conseil des ministres de mercredi, écrit à ce propos que ‘’Macky Sall se félicite du rayonnement diplomatique du Sénégal’’.