S’agissant de la réglementation qui régit le secteur des transferts d’argent, beaucoup d’efforts restent, même s’il existe pour le moment des textes en ce domaine.
D’après Souleymane Soumaré, membre de l’Association professionnelle des Banques et Établissements Financiers du Sénégal, pour être acteur direct ou indirect dans le domaine du transfert d’argent, il y a une règlementation et des procédures à respecter. Il faut, précise-t-il, disposer d’un agrément ou d’un sous agrément comme en dispose la règlementation en la matière.
Il indique que le système bancaire n’a pas un regard négatif sur ces structures de transfert d’argent, pour autant qu’elles se soumettent et respectent « scrupuleusement » le dispositif réglementaire placé sous le contrôle et la surveillance de la BCEAO. Elles sont tenues de respecter ces règles sous peine de sanction.
Sur la même lancée, Serigne Gaye de RENAPTA, souligne que pour réguler le secteur, la BCEAO donne seulement aux banques l’autorisation de donner des agréments de Distributeur de transfert d’argent. Ce qui leur permet de garantir le respect des normes mais aussi d’en tirer profit car l’agrément est commissionné. Il n’est permis, selon lui, à aucun créateur de logiciel de transfert d’exercer directement. Il est obligatoire d’être admis par une banque qui se charge de l’exploitation moyennant un reversement de commission pour la licence d’utilisation du logiciel.
De son côté, Famara Ibrahima Cissé, président de l’ACSIF, relève qu’à sa connaissance, à part la commission de la concurrence et des prix, logée au ministère du commerce, il n’y a « aucune autre direction de la réglementation » qui intervient comme cela se fait avec les Institution de micro-finance qui disposent d’une Direction de la réglementation des services financiers décentralisés (DRSFD) ou de l’Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF) pour la médiation entre usagers et banques ou usagers et IMF ou usagers et compagnies d’assurance.
De l’avis de Serigne Gaye, ce qu’il faut pour un meilleur encadrement du secteur, c’est d’instaurer une police des opérateurs tels que wari, joni-joni. Il explique que ce secteur est composé de 03 maillons : l’opérateur qui propose son logiciel, les exploitants qui disposent des capitaux, et le client final. « Certes sans le logiciel, point de transfert, mais aussi sans les capitaux, point de transfert. Mais à ce jour il n y a pas de dialogue possible entre ces deux », déplore-t-il.
A l’en croire, aucune clause de distance n’est respectée et les points de transfert pullulent. Pour le président de l’Acsif, il est nécessaire de renforcer et diversifier les canaux de communication, améliorer le système d’information, revoir le coût des frais des opérateurs de transfert d’argent. Il prône également la promotion du développement des transferts d’argent afin d’offrir à une plus grande partie de la population, un accès plus large aux produits et services. Non sans oublier l’amélioration de la qualité des transferts d’argent en réglant le problème de connexion et de liquidité.
Quant à M. Soumaré, il invite au respect « strict » du dispositif réglementaire par tous les acteurs, principalement certains opérateurs créateurs de labels commerciaux, et les sous-agents. Ce qui permettra de poursuivre légalement, harmonieusement et efficacement la relation de partenariat avec les banques qui sont les agents ou super agents des opérateurs.
Il appelle aussi au respect du dispositif de lutte contre le blanchiment de l’argent et la lutte contre le terrorisme et à l’application de mesures en adéquation avec une bonne qualité de services par le comportement, l’accueil, les outils de travail, la trésorerie suffisante.
IS/of/APA