Les douze membres de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) ont été installés, hier, dans leurs fonctions par le président de la République. Occasion pour Macky Sall de souligner que la lutte contre la corruption est une « nécessité sociale » mais surtout une « condition du développement ».
Après leur prestation de serment devant la Cour d’appel de Dakar, les 12 membres de l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac) ont été officiellement installés, hier au Palais de la République, par le président Macky Sall. Devant un parterre de personnalités dont le président de l’Assemblée, le Premier ministre, la présidente du Conseil économique, social et environnemental, des membres du gouvernement, des chefs de mission diplomatiques, des partenaires techniques et financiers, le chef de l’Etat a soutenu que la lutte contre la corruption est « une exigence éthique », avant d’être un « impératif démocratique ».
Pour le président de la République, le combat contre la corruption est aussi une nécessité sociale. « C’est, surtout, une condition du développement », a martelé Macky Sall. Il a rappelé que cette lutte contre la corruption traduit une volonté forte de rompre avec l'injustice, de promouvoir la compétence et l'intégrité, de récompenser le mérite et d'optimiser l'utilisation des ressources publiques au profit du citoyen.
Dans une mise en contexte, le chef de l’Etat a estimé que la nouvelle gouvernance publique qu’il a très tôt posée comme « exigence majeure », dès le début de son mandat, est un facteur de restauration des valeurs positives qui fondent notre Nation et confèrent son efficacité à l’action publique. En conséquence, « je l’ai doté d’importants pouvoirs et lui ai conféré un statut juridique approprié, lui permettant d'exécuter efficacement ses missions », a soutenu Macky Sall. « L'extension de son champ de compétence à la réception et au contrôle des déclarations de patrimoine des personnes assujetties, constitue une nouvelle manifestation de ma volonté de le renforcer et de mon engagement ferme à combattre la corruption ». Dans le cadre de l’installation des membres de l’Ofnac, M. Sall a inscrit le lancement du Plan visant à faire du Sénégal un pays émergent, projet qui lui tient à cœur.
« Combat difficile à gagner »
« Ce projet ne pourra assurément devenir réalité et tenir ses promesses qu’à travers un encadrement strict de l'utilisation des ressources mobilisées », a affirmé le Président. « Vous l'avez sans doute compris, le Plan Sénégal émergent constitue une vision systémique et inclusive, qui requiert une forte transparence dans sa mise en œuvre, en vue d’atteindre les objectifs », a dit Macky Sall. Au demeurant, a souligné le chef de l’Etat, la lutte contre la fraude et la corruption est un « combat difficile », compte tenu des intérêts en jeu. Mais, « il faut le gagner », a lancé M. Sall à l’endroit des membres de l’Ofnac. Il leur a assuré de son « soutien indéfectible » pour la réalisation de leur difficile et exaltante mission, fondée sur le sens de la responsabilité et du sacrifice. Le chef de l’Etat a rappelé que l’Ofnac est une institution qui vient compléter le dispositif d’une gouvernance de qualité, au service de la Nation. Il exhorte ses membres à avoir, comme viatique, l’endurance et la persévérance. Car, pour le président Macky Sall, la lutte contre la corruption et les infractions connexes est une œuvre de longue haleine.
Nafi Ngom Ndour, présidente de l’Ofnac : « La corruption menace de l’Etat de droit »
La présidente de l’Ofnac, Nafi Ngom Ndour, a présenté les missions et les objectifs de l’institution, ainsi que le rôle « déterminant » qu’elle doit jouer dans l'approfondissement de la démocratie sénégalaise et dans la promotion d’une gouvernance vertueuse et transparente. Pour Mme Nafi Ngom Ndour, la corruption empêche l’égalité dans l’accès à l’emploi, à la commande publique.
Elle menace surtout l’Etat de droit, la démocratie tout en fragilisant les institutions. La présidente de l’Ofnac assimile la corruption à une menace à la sécurité qui accroît les inégalités. Elle a appelé à une culture de l’intégrité dans la gestion des affaires publique et privée. Nafi Ngom Ndour a aussi relevé un risque à évaluer dans la lutte contre la fraude et la corruption : les lourdeurs dans les formalités administratives. Pour plus d’efficacité et d’efficience, la présidente de l’Ofnac a suggéré un allègement des procédures. Elle a réaffirmé son engagement à mériter la confiance du président Macky Sall, comme source de motivation.