L’affaire Yavuz Selim compte parmi les sujets d’actualité les plus en exergue dans la livraison de vendredi de la presse quotidienne, dont plusieurs titres reviennent sur les explications du président de la République concernant la décision du Sénégal de fermer cette école sénégalo-turque.
"Après plusieurs tentatives de négociations pour passer les écoles Yavuz Selim sous administration provisoire, l’Etat du Sénégal a décidé de les fermer jusqu’à nouvel ordre", écrit le quotidien L’Observateur, citant le président sénégalais.
"C’est Erdogan qui avait demandé la fermeture des écoles (Yavuz Selim) depuis trois ans", ajoute Macky Sall dans d’autres propos rapportés par le même journal.
"Macky confirme avoir fermé Yavuz Selim à la demande d’Erdogan", souligne Vox Populi, la tentative de coup d’Etat de juillet 2016 en Turquie n’a en réalité fait qu’accélérer "la demande de fermeture des réseaux Gülen", explique le président sénégalais dans d’autres déclarations reprises par ce journal.
Les "réseaux Gülen" font référence au prédicateur turc Fethullah Gülen, actuellement réfugié aux Etats-Unis. Il est considéré comme un opposant au régime d’Erdogan qui voit sa main derrière la tentative de putsch déjouée en 2016.
Depuis, des purges sont opérées en Turquie au sein de l’armée, de la justice et de l’enseignement, entre autres segments de la société turque considérés comme acquis aux idées de Gülen.
Au Sénégal, où les écoles Yavuz Selim relève des mêmes réseaux, "Macky clôt le débat", estime Enquête. "Un communiqué très
clair a été fait pour dire aux parents d’élèves de prendre des dispositions puisque cette association ne pourrait plus continuer à exercer ses activités" au Sénégal, rapporte le journal.
"Depuis cette crise en 2016", c’est-à-dire l’affaire des écoles Yavuz Selim, "c’est la première fois que Macky Sall se prononce sur cette question", signale le journal Le Quotidien.
"Le chef de l’Etat sort de son mutisme pour s’exprimer sur l’affaire Yavuz Selim qui défraie la chronique depuis quelques semaines", constate le quotidien L’As.
Outre ce sujet, fait aussi débat dans les quotidiens, la possibilité juridique pour le président de la République Macky Sall de solliciter ou non un troisième mandat, s’il est réélu en 2019.
Alors que le nouveau garde des Sceaux, Ismaïla Madior Fall, a cru clore le débat en affirmant que l’actuelle Constitution n’autorise pas un troisième mandat du président Sall, le constitutionnaliste Jacques Mariel Nzouankeu enfonce le clou, à la suite de son collègue Babacar Guèye qui avait soulevé ce débat en fin de semaine dernière.
"Macky peut être candidat en 2024", assure Nzouankeu, un constitutionnaliste émérite dont les propos barrent la Une
de Walfquotidien.
"Le professeur Babacar Guèye a soutenu récemment que M. Macky Sall, président de la République en fonction, peut-être candidat en 2024, pour briguer un nouveau mandat", observe d’abord Nzouankeu dans une contribution publiée dans les colonnes de Walfquotidien.
Le professeur Guèye avait "ajouté qu’une disposition transitoire devrait être inscrite dans la Constitution au cas où l’on ne souhaitait pas que le président brigue un nouveau mandat en 2024", écrit Nzouankeu dont les "observations confirment cette analyse et en précisent les contours juridiques".
Or, le ministre de la Justice ne semble pas de cet avis, qui martèle dans les colonnes du journal Le Quotidien : "Pas d’interprétation possible pour un troisième mandat" en faveur de l’actuel chef d’Etat.
"L’ancien ministre-conseiller juridique du président Sall affirme qu’il n’y a aucune possibilité de faire un troisième mandat. Une réplique à son collègue universitaire qui pense que c’est pourtant +juridiquement possible+ puisque la nouvelle Constitution ne prévoit pas de disposition transitoire", écrit le journal.
"Nul ne peut exercer plus de deux mandats successifs. La Constitution du Sénégal est très claire sur la question et ne laisse place à aucune interprétation", renchérit le ministre de la Justice, dans des propos rapportés par Vox Populi. Sud Quotidien, de son côté, titre : "Ismaïla Madior Fall +clôt+ le débat".