L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) doit adopter une stratégie nationale afin d’opérationnaliser son nouveau plan pour la période 2017-2021. C’est ce qu’a recommandé, hier, le directeur pays du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) Mathieu Ciowela, lors d’un atelier.
Dans la lutte contre la fraude et la corruption, la seule alternative est d’employer les gros moyens. C’est ce qui ressort de l’atelier de présentation du Plan stratégique 2017-2021 de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) qui s’est tenu hier. Parmi les objectifs que s’est assignés l’office, il y a l’amélioration du cadre juridique pour l’adapter à la lutte contre la fraude et la corruption, le renforcement du contrôle interne et externe dans les administrations et entreprises publiques comme privées, le traitement et l’analyse des plaintes pour détecter les cas par les enquêtes, investigations, audits et vérifications. Ce qui fait dire au directeur pays du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) Mathieu Ciowela, que l’OFNAC doit ‘’adopter, dans les mois qui viennent, une stratégie nationale’’ de lutte contre la corruption, à l’instar de nombreux pays africains.
‘’J’exhorte, ajoute-t-il, les acteurs impliqués à se lancer dans l’exercice d’une démarche participative inclusive, se fondant sur ce plan pour l’identification d’actions concrètes et opérationnelles qui peuvent impulser de véritables changements’’. En réalité, selon M. Ciowela, la lutte contre cette pratique ‘’n’est pas seulement importante’’ pour atteindre l’objectif de développement durable n°16. Mais c’est aussi l’une des conditions pour ‘’accélérer le progrès’’ vers la réalisation de l’ensemble des objectifs, y compris l’amélioration des services d’éducation, de santé, d’accès à l’eau. ‘’Nous devons tous nous engager pour permettre au Sénégal d’honorer ses engagements internationaux’’, déclare le représentant du PNUD.
‘’Tolérance zéro face à la fraude et à la corruption’’
En effet, la conception de ce plan a fait, selon la présidente de l’OFNAC Seynabou Ndiaye Diakhaté, l’objet d’une identification, avec le ‘’maximum de réalisme’’, des orientations et des axes stratégiques majeurs dans le cadre de la lutte contre la fraude et la corruption, en tenant compte du contexte actuel. ‘’Les axes et les objectifs stratégiques ainsi que les cibles seront ajustés au fur et à mesure, selon l’évolution du contexte socio-économique et des priorités de l’OFNAC à l’une des nouvelles méthodes de lutte contre la fraude et la corruption. Avec ce document stratégique, les mois à venir seront déterminants dans la mise en œuvre effective des activités du plan tournées vers la consolidation de la bonne gouvernance au Sénégal’’, indique-t-elle.
Pour sa part, le représentant du Bureau organisation et méthode (BOM), Alioune Sarr, souligne que l’un des défis majeurs dans ce combat, c’est la création d’une synergie d’actions entre les acteurs. A la lumière du diagnostic stratégique qui a été mené, poursuit-il, les enjeux stratégiques sur lesquels doit travailler l’OFNAC sont, notamment, la ‘’pérennisation’’ et le renforcement des moyens de l’institution. Il s’agit, par-là, d’élaborer une stratégie nationale de lutte, créer une dynamique de mobilisation sociale visant un objectif de rejet qu’ils pourraient appeler, selon M. Sarr, ‘’objet tolérance zéro face à la fraude et à la corruption’’.
Cependant, il a aussi relevé que la difficulté de garantir la transparence dans la gestion des affaires publiques, l’acceptation tacite et la quasi banalisation de certaines pratiques corruptrices par les populations, l’absence de dispositif de protection des dénonciateurs, sont des menaces qui pèsent sur l’institution.