Le retard accusé dans le vote du Code de la Presse par l'Assemblée national a motivé sont retrait par les professionnels du métier en vue de le repenser, pour éventuellement le réadapter au besoin. Réunis en atelier du 27 au 28 mars au Cesti, à l'initiative du Sympics, les journalistes vont «dépoussiérer» le texte afin de donner aux députés les raisons de voter le Code.
Depuis sa rédaction en 2010, le projet de Code de la Presse tarde à être voté à l’Assemblée ationale. Le principal facteur de blocage au niveau de l’hémicycle porte sur la «dépénalisation» du délit de presse. Un frein qui a poussé les professionnels du secteur de l’information et de la communication à se réunir en atelier du 27 au 28 mars au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti - Ucad), pour tout d’abord relire le texte, et ensuite le réadapter, au besoin, au contexte actuel. Cela pour favoriser son adoption par les parlementaires qui ont ouvertement exprimé leur réticence quant au vote de du dit texte.
Cet atelier de relecture du projet de Code de la Presse est organisé par le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Sympics) en partenariat avec la fondation Friedrich Ebert (FES - Friedrich Ebert Stiftung). Selon Alioune Dramé, Directeur de la Communication, représentant le ministre de la Communication et de l’Economie numérique, «c’est une bonne idée de penser à relire le texte qui est sur la table du Président de l’Assemblée nationale depuis 2010». C’est l’aspect de la dépénalisation, qui n’est qu’un petit aspect du Code de la Presse, qui est le facteur bloquant au niveau de l’Assemblée national, a-t-il fait remarquer.
Cette rencontre va permettre de revoir les facteurs bloquants de l’adoption du texte au niveau de l’hémicycle et de trouver les voix et moyens «d’accompagner le plaidoyer que mène le ministre pour son adoption», a-t-il indiqué. Il a par ailleurs informé qu’un autre séminaire va se tenir avec les parlementaires, afin de leur montrer que ce texte va permettre de mieux gérer cette profession qui pose des problèmes. Toutefois, il a précisé qu’il y a au moins 9 pays africains qui ont dépénalisé le délit de presse, dont certains sont moins avancés démocratiquement que le Sénégal. Par conséquent, il a invité les journalistes, surtout les jeunes, à le lire pour pouvoir se l’approprier.
Lui emboitant le pas, Ibrahima Khaliloullah Ndiaye, Secrétaire général du Sympics, a indiqué que cette rencontre est née d’un constat, notamment les lenteurs enregistrées pour l’adoption du Code de la Presse. A l’en croire, «il y a des points d’achoppement». Il a cependant précisé qu’il n’est pas question «de faire des concessions ou d’aller dans la dynamique de plaire à leur justice». Pour lui, cette rencontre entre dans le cadre de savoir si réellement ce qui a été conçu quelques années derrières, pourra faire l’affaire aujourd’hui.
Dans le même registre, il a informé que cette relecture du Code par les professionnels est aussi une manière de permettre à ces derniers de bien le métriser, pour ainsi pouvoir soutenir un débat scientifique la dessus. Une manière, selon lui, de se préparer pour porter un fort plaidoyer envers les élus du peuple, afin d’avoir gain de cause. De l’avis d’Ibrahima Khaliloullah Ndiaye, la dépénalisation, tant fustigée par les députés, a été pourtant remplacé par des sanctions pécuniaires très lourdes. C’est pour cela qu’il a estimé qu’il n’est pas question d’extirper la dépénalisation, qui n’est qu’un seul élément qui fait parti d’un dispositif, devant servir à régir l’activité de presse.
En effet, dans le Code, il est question de la configuration de l’entreprise de presse, de la presse en ligne, de l’aide à la presse, de la régulation de l’audiovisuel, de la liberté de presse, etc. Une manière, selon les professionnels de l’information et de la communication, d’assainir le métier qui est confronté à de multiples problèmes.