Les avocats de l’ex-président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), Lamine Diack, disent remercier l’opinion publique sénégalaise pour son soutien à leur client mis en examen en France, soulignant toutefois la nécessité d’"éviter tout amalgame entre sa situation et celle des autres mis en cause dans cette affaire", dont son fils Papa Massata Diack.
Lamine Diack est soupçonné par la justice française d’avoir fermé les yeux sur des cas de dopage concernant notamment des athlètes russes, en échange d’argent. Il a été mis en examen en novembre 2015 par la justice française pour corruption et blanchiment aggravé.
L’enquête le concernant a ensuite été étendue à partir de décembre 2015 à l’attribution des Jeux olympiques de 2016 (Rio) et de 2020 (Tokyo).
Dans un communiqué reçu à l’APS, les conseils de M. Diack disent prendre acte "avec satisfaction du soutien des autorités publiques sénégalaises" à l’ancien président de l’IAAF.
De même remercient-ils "I’opinion publique sénégalaise pour les témoignages de sympathie et de soutien’’ à son endroit, "notamment celle initiant une pétition en sa faveur".
Des sportifs sénégalais à la retraite, des dirigeants et des responsables politiques ont lancé le 13 septembre dernier une pétition appelant la justice de l’Hexagone à autoriser un renvoi au bercail de l’ancien dirigeant sportif, "dans un souci humanitaire".
Cette initiative a d’ores et déjà recueilli "10.000 signataires", selon ses auteurs qui annoncent avoir décidé de porter aux autorités sénégalaises, le 2 novembre prochain, le cahier des pétitions en faveur du retour au Sénégal de l’ex-président de l’IAAF.
S’ils se félicitent de ce soutien, les avocats de Lamine Diack disent toutefois s’étonner de certaines déclarations et des "risques qu’elles font peser sur la défense" de leur client, en référence à celles de son fils Papa Massata Diack, qui dit être "informé par les avocats de son père".
Dans le cadre de la même affaire, Papa Massata Diack a été placé par Interpol sur la liste des personnes les plus recherchées, à la suite de l’émission d’un mandat d’arrêt émis par la justice française. Il est recherché notamment pour fraude, blanchiment d’argent et corruption, en lien avec l’affaire pour laquelle son père est mis en examen.
Les avocats de Lamine Diack soulignent que "la procédure d’instruction actuellement en cours appelle à une stricte distinction des responsabilités". Ils entendent "défendre" leur client "dans la singularité de sa situation et de ses seules responsabilités".
Ses avocats affirment "être les seuls habilités à s’exprimer au nom" de Lamine Diack, qu’ils comptent défendre "au regard de ce qui lui est reproché personnellement", une perspective qui "impose d’éviter tout amalgame entre sa situation et celles des autres mis en cause dans cette affaire".
Ils insistent par ailleurs "sur la nécessité d’une défense propre à chaque mis en cause, à l’aune de ce qui lui est reproché, et que l’instruction cherche à établir".
"Aussi, aucune communication publique n’aura lieu qui ne soit utile" à Lamine Diack, préviennent ses avocats.
BK/ESF