Dans le cadre de sa conférence annuelle d’après-Achoura, l’Association des musulmans de la cité Diamalaye (AMCD) a invité l’agence des travaux publics, Ageroute, pour aborder les désagréments liés au prolongement de la VDN.
L’extension de la voie de dégagement nord (VDN) suppose de sérieux désagréments et inquiétudes futurs pour les résidents des cités nouvelles de la commune de Yoff, à savoir Diamalaye, Nord-Foire principalement, ainsi que les quartiers de la commune des Parcelles-Assainies comme HLM Grand-Médine et l’Unité 15. Ce linéaire de 8,7 km, allant de Nord-Foire à la plage de Malibu (Guédiawaye) a été au cœur des débats, hier, entre résidents des quartiers impactés et le maitre d’œuvre des travaux, l’Ageroute. Entre autres griefs des populations, les désagréments des travaux actuels sur le viaduc de 940 mètres à la cité Diamalaye. Les habitants se sont inquiétés du manque d’éclairage et donc de la sécurité ayant déjà débouché sur une dizaine de cas d’agressions nocturnes dans les zincs aménagés pour circonscrire le site des travaux. Le conseiller municipal Ibrahima Fall a insisté sur le fait qu’un chantier de cette ampleur devrait avoir de puissants projecteurs. Même si la police fait des descentes régulières, sans éclairage, cela ne servirait à rien’’, a-t-il avancé.
‘‘Normalement, on aurait dû fermer ce point de passage et obliger les gens à aller jusqu’au siège de Rewmi. Mais ç’aurait été un très long détour. On a saisi la SENELEC pour un éclairage provisoire. Un à trois poteaux, comme lors de la célébration des deux rakka’’, a rassuré le chef de projet de l’Ageroute Serge Diatta, qui a ajouté que l’ouvrage principal ainsi que les contre-allées seront bien éclairés. Les inquiétudes ont également porté sur des questions de santé publique. La poussière et l’évacuation des eaux de ruissellement en hivernage ont été au centre des préoccupations. De son propre aveu, le chef du projet a concédé que les consignes concernant deux à trois fréquences d’arrosage ne sont pas toujours respectées, du fait d’un problème rencontré sur le forage et que, des fois, le liquide précieux est pris à Cambérène. ‘‘D’ici à décembre, toutefois, on ne devrait plus parler de ce problème, car les travaux auront avancé’’, affirme-t-il.
Quant à l’évacuation des eaux de ruissellement dans cette zone basse, l’Ageroute promet de rabaisser encore plus ses contre-allées par rapport au nivellement des maisons pour éviter tout risque d’inondation. L’agence est toutefois confrontée à un problème de taille, puisque, comme dans beaucoup de travaux publics, elle demande le remplacement du réseau de l’ONAS (Office national d’assainissement) par le sien propre. La nature ayant horreur du vide, le maitre des travaux promet que des solutions sont à l’étude (centre commercial, cantines) pour préserver le viaduc de l’occupation sauvage notée sous les ouvrages à Dakar.
Août 2018, fin du calvaire
Cette section va relier les sections 1, 2, 3 déjà conçues. Le linéaire de 8 700 mètres sera une voie principale et deux fois deux voies ainsi que des contre-allées de part et d’autre, pour assurer le trafic à l’intérieur des quartiers. Outre le viaduc de Diamalaye, il y a un autre ouvrage, le both-seeing de Cambérène, qui fait 350 mètres. Le directeur Serge Diatta d’assurer que les travaux devraient prendre fin en août 2018, en principe. ‘‘Ce sont des questions légitimes. On touche le quotidien des populations. On a demandé à l’entreprise d’accélérer les travaux pour pouvoir en finir rapidement’’, déclare-t-il. Les aires de jeu impactées par le passage de ce linéaire ont déjà délocalisé les prières publiques de la Korité et de la Tabaski qui s’y tenaient habituellement.
Mais ce sont surtout les 3 à 4 terrains de football ‘‘perdus’’ qui ont intéressé les jeunes résidents. Le chef de projet a fait état des deux terrains déjà aménagés à l’Unité 15 et sur la plage de Diamalaye. Un grand complexe sportif plus moderne est prévu par l’Ageroute, en guise de ‘‘compensation’’, mais il faudra discuter entre les deux mairies de Yoff et de Parcelles, car ce sera pour les deux communes’’, affirme M. Diatta. Lequel confirme, concernant l’extension, ‘‘qu’on a une première phase, la Côtière, qui va desservir le Lac Rose et à 10 kilomètres. C’est à l’étude, on cherche le financement. Mais, effectivement, l’idée est d’aller jusqu’à Saint-Louis’’, conclut-il.