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Escroquerie, faux et usage de faux: Le maire de Jaxaay traduit en justice ses conseillers
Publié le mardi 3 octobre 2017  |  Enquête Plus
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© Autre presse
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Samba Ndiaye Diallo, Mamadou Diallo et Jules Sambou retiennent leur souffle. Accusés des délits d’escroquerie, de faux et d’usage de faux, ces conseillers à la mairie de Jaxaay seront édifiés, le mercredi 4 octobre prochain, sur le sort que leur réserve Dame justice.

Samba Ndiaye Diallo risque gros. Ce jeune promoteur immobilier, né en 1989 et qui est en même temps conseiller à la mairie de Jaxaay, a été attrait, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, pour répondre à deux plaintes. D’abord, celle de Soubérou Diakhaté pour escroquerie foncière portant sur plus de 50 millions de francs CFA, ensuite, une autre de Mor Sarr Bâ, Maire de la commune de Jaxaay, Parcelles-Assainies et Niacourab, pour faux et usage de faux sur des notifications foncières.

Devant le juge, Soubérou n’a pas varié dans ses déclarations, il a confirmé celles faites devant les enquêteurs : ‘‘Samba Ndiaye Diallo m’a vendu 18 terrains à usage d’habitation à Niacourab. À chaque transaction, j’ai toujours reçu, de ses mains, des notifications assorties de la signature et du cachet du maire.’’ Lorsqu’il a ouï-dire que ces terrains n’appartenaient pas à Samba Diallo, il l’a interrogé. Mais le conseiller lui a fait savoir que c’est le maire qui l’a mandaté pour les vendre. Il a fini par se rendre compte que les parcelles achetées appartenaient à d’autres particuliers. Il a porté plainte le 3 juillet dernier.

L’autre plainte est du maire qui a été alerté par Momar Kane, chargé de la délivrance des notifications à la mairie. En effet, ce dernier est tombé sur des notifications dont le logo et le format ne sont pas les mêmes que celles produites habituellement par la mairie. Il s’en est ouvert à l’édile de Jaxaay qui, à son tour, a introduit une plainte contre les conseillers municipaux Mamadou Diallo et Jules Sambou, pour faux et usage de faux. Mais ceux-ci ont nié avoir confectionné les fausses notifications et montré du doigt Samba Ndiaye Diallo. Ce dernier n’a pas contesté les faits à lui reprochés. Il a plutôt tenté de mouiller le maire de Jaxaay. ‘‘Mor Bâ Sarr (l’édile) m’a octroyé 2 433 m2 de terrains destinés à la vente et j’ai vendu tous ces terrains à son nom. Depuis 2014, c’est moi qui m’occupe de toutes ses transactions foncières, puisqu’il ne pouvait pas le faire directement. En retour, je gagnais une commission de 10 % pour chaque terrain vendu’’, a renseigné le jeune promoteur immobilier.

Mais le maire, venu en personne plaider sa cause, a battu en brèche ces accusations : ‘‘Je n’ai jamais demandé à Samba Ndiaye Diallo de vendre un quelconque terrain et, en plus, je n’ai confectionné, ni signé aucune de ces notifications’’, s’est défendu Mor Bâ Sarr qui clame son innocence. Le représentant du parquet a requis 2 ans ferme contre Samba Ndiaye Diallo et 6 mois ferme contre Mamadou Diallo et Jules Sambou, en se basant sur les articles 379, 136 et 137 du Code pénal pour qualifier les délits d’escroquerie. Par contre, les avocats de Jules Sambou et Mamadou Diallo ont plaidé la relaxe pure et simple car, d’après eux, ‘‘aucun de ces deux prévenus n’a confectionné la fausse notification. D’ailleurs, le document dont il est question ne peut même pas être considéré comme un acte administratif, car il n’y a ni signature ni cachet’’, ont fait remarquer les conseils de la défense.

‘‘Mon client a commis une erreur, c’est de ne pas exiger du maire des documents écrits. Mais nous savons tous qu’ils sont liés par un contrat moral, car il y avait de la confiance entre eux’’, a déclaré l’avocat de Samba Ndiaye Diallo, qui a sollicité la clémence du tribunal. Mais c’était sans compter avec le conseil de la partie civile qui considère que Soubérou Diakhaté est ‘‘la seule victime de toute cette histoire’’. Ainsi, Me Diègane Sène réclame 60 millions de francs CFA pour réparer le préjudice causé. Le tribunal rend son verdict le 4 octobre.
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