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La police bloque l`entrée des établissements Yavuz Selim Dakar, le 2 septembre 2017 - La police s`est déployée en nombre devant les établissements Yavuz Selim pour empêcher l`ouverture des locaux aux élèves. Le gouvernement du Sénégal a interdit officiellement les établissements Yavuz Selim. |
Plusieurs personnalités de la société civile, du monde syndical, des religieux, des artistes et des parents d’d’élèves se sont mobilisés, lundi matin au collège Bosphore de ‘’Yavuz Selim’’ à Liberté 6 à Dakar, pour manifester leur désaccord avec la décision du gouvernement sénégalais de fermer les écoles de ce groupe scolaire censé appartenir au prédicateur turc Fetullah Gulen, a constaté APA sur place.
Parmi les manifestants massés dés 7 heures du matin à la devanture de l’école, gardée par des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi), il y avait notamment Simon du mouvement +Y en a marre+ .
"Je ne peux pas comprendre pourquoi cette école du groupe Yavuz Selim soit obligée de payer le prix dans un conflit qui divise deux politiques turcs. Ce qui arrive à cet établissement est une injustice. Et nous constatons au jour le jour une accumulation d’injustices. Ces injustices s’accumulent. Et tôt ou tard, cela va péter", a déploré le rappeur Simon.
Fortement applaudi par la foule, Sima a été suivi au parloir Oustaz Aliou Sall. Selon le religieux, rien ne justifie la fermeture des écoles +Yavuz Selim+ qui occupent toujours la première place au concours général. "Autant dire que l’État doit revenir sur sa décision", a dit Oustaz Aliou Sall.
Le week-end dernier, le ministère de l’Intérieur a publié un arrêté annonçant la fermeture des écoles +Yavuz Selim+.
Après le putsch manqué de 2016 en Turquie attribué à Fethullah Gülen, le président Erdogan avait demandé au Sénégal de fermer les écoles +Yavuz Selim+. En décembre de la même année, l’Etat sénégalais avait pris la décision d’exécuter la demande d’Erdogan. Depuis lors, le processus est en cours. Récemment, l’administration provisoire du groupe scolaire a été confiée à la Fondation turque +Maarif+.
Ce matin, les élèves qui été venus faire cours (dans l’établissement turc la rentrée scolaire a eu lieu le 11 septembre pour les classes d’examen et le 25 septembre pour les autres classes) ont été éconduits par les éléments du Gmi qui veillent au grain. Pareille situation irrite Mamadou Kébé, président des parents d’élèves de +Yavuz Selim+ qui martèle : "L’école ne sera pas fermée. Nous exigeons sa réouverture et l’entame d’un dialogue avec l’État".
Pour Dame Ndoye du syndicat Cusems, la fermeture des écoles +Yavuz Selim+ est paradoxale vu qu’elle passe au moment où l’Etat se bat pour une éducation de qualité. Suffisant pour que le syndicaliste affirme que ce "coup contre le système scolaire ne passera pas" et demande la mobilisation de tous les acteurs.
En attendant la rencontre prévue entre les parents d’élèves et le ministre de l’Education, Serigne Mbaye Thiam, les écoles Yavuz Selim qui accueillent 3000 élèves tous cycles confondus restent fermées jusqu’à nouvel ordre.
L’affaire qui a en outre été portée en justice par l’administration de +Yavuz Selim+ sera vidée le 9 octobre par le tribunal de Dakar.
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© RFI par Guillaume Thibault
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