Lors de l’installation de la 13ème législature, le président de l’Assemblée nationale avait averti les députés absentéistes. Un appel qui semble être entendu au regard de la ‘’présence massive’’ des parlementaires à la première session extraordinaire de l’actuelle législature ouverte hier.
‘’Le président de l’Assemblée nationale est en train de se faire un grand plaisir par rapport à la présence massive des députés. Ce n’est que le début. Mais nous souhaitons vivement que ça continue comme ça. Venir assister aux séances, c’est le moins que l’on puisse faire en tant que député’’, a souligné hier l’honorable Aïda Mbodj, au sortir de la première session extraordinaire qui s’est tenue à la place Soweto. Revenant sur l’atmosphère et les temps forts de cette première session, Abdoulaye Wilane, membre du groupe parlementaire de la majorité, dit avoir constaté, pour sa part, une volonté chez toutes les sensibilités de mettre en avant l’intérêt supérieur de la Nation.
‘’J’ai senti une détermination sincère et une volonté inébranlable de représenter la Nation. Je sais aussi que la fierté, la dignité de chacun d’entre nous et le sens de responsabilité nous imposent l’obligation de mériter la confiance des Sénégalais et de redorer le blason du Parlement et de la perception que l’opinion en a. Si nous continuons comme ça, en assumant loyalement nos responsabilités, nos délibérations, l’image de l’Assemblée nationale sera mieux perçue et appréciée par les Sénégalais’’, a déclaré le socialiste.
Ainsi, le maire de Kaffrine est-il sorti de cette session visiblement motivé. Il fonde beaucoup d’espoir en cette législature. ‘’Nous avons une démarche de constatation préalable. Cela réduit les divergences et les incompréhensions. En tout cas, nous avons bien démarré’’, se félicite Abdoulaye Wilane qui estime toutefois qu’il est trop tôt pour dire si cette 13ème législature sera à la hauteur des attentes ou non. Une opinion que partage Pape Diop du groupe parlementaire de l’opposition.
Les inquiétudes du député Modou Diagne Fada…
Fort de son expérience parlementaire, le député Modou Diagne Fada craint que les mauvaises pratiques de la 12ème législature soient reconduites avec la nouvelle équipe. A propos du budget prévisionnel de 3 700 milliards de F CFA déjà annoncé par le gouvernement, il déclare : ‘’Il faudrait donner le temps aux députés d’éplucher, d’étudier et d’examiner la Loi des finances initiale 2018. Lors de la dernière législature, nous n’avons jamais eu le temps d’étudier convenablement et de façon approfondie la Loi des finances initiale, alors que c’est à partir de cette loi qu’on va mesurer la qualité des programmes et la pertinence de leur financement, mais aussi, l’échéance établie par le gouvernement pour exécuter certains projets de développement.’’
A en croire le président des Libéraux démocrates réformateurs LDR/Yessal, la loi des finances, dans tous les pays, est un moment fort de débats parlementaires. ‘’Malheureusement, au Sénégal, nous n’avons jamais eu le temps d’étudier la Loi des finances initiale, parce qu’à chaque fois, on est pressé par le temps. Nous bâclons le travail dans les commissions techniques. Nous bâclons le travail en commission des finances et en plénière. J’espère que, cette fois-ci, nous ne serons pas amenés à bâcler le travail pour lequel nous sommes envoyés à l’Assemblée nationale’’, lance-t-il.
Après cette session extraordinaire, les députés se dirigent vers l’ouverture de la session unique qui doit avoir lieu dans la deuxième quinzaine du mois d’octobre. Parmi les défis à relever par cette législature, il y a la pérennisation de cette présence des députés aux différentes sessions. Quant à la rupture tant annoncée, la parlementaire Aïda Mbodj pense que les rapports de forces actuels ne militent pas en faveur de cette attente. ‘’De toute façon, il n’y aura pas de rupture. Ce qui s’est passé avec la 12ème Législature, c’est la même chose qui va continuer. Avec sa majorité mécanique, le gouvernement déroulera ses projets’’, conclut-elle sur un ton alarmiste.