La galerie de réinsertion du camp pénal de Liberté VI de à Dakar, construite récemment, expose tout le savoir-faire des pensionnaires qui travaillent entre autres dans les ateliers de couture, menuiserie, tapisserie et sculpture, a-t-on appris du gérant Mamadou Badji.
‘’Cette galerie est le point de chute des œuvres réalisées par les détenus du camp pénal, mais aussi de ceux des autres centres de détention du pays, comme la MAC de Rebeuss, la maison d’arrêt pour les femmes de Liberté VI’’, a-t-il indiqué.
Ces produits proviennent du travail effectué dans la "Cour des métiers" du camp pénal Liberté VI, par des détenus qui sont répartis dans des différents sections et selon leur propre volonté. ‘’Le travail est volontaire et rémunéré’’, a précisé le gérant.
De la reliure à la sculpture en bois ou en fer forgé, du tissage en laine, en passant à la menuiserie ébéniste et métallique, plusieurs objets d’art, sont soigneusement posés au bon endroit.
‘’Le fruit de la vente est divisé en trois parties. L’une est réservée au frais de justice du détenu, l’autre lui permet de gérer ses besoins quotidiens et la dernière partie est remise au pensionnaire, à sa sortie de prison’’, a expliqué M. Badji.
‘’Nous avons aussi des nappes de table, des draps de lit, des toiles en batik, de la broderie à la main, des chaussures en perle, des mobiliers en corne qui sont fabriqués par des détenus’’, a-t-il signalé. Ces objets sont parfois exposés à l’occasion des grandes foires.
Dans la grande cour du pénitencier de Liberté VI, qui fait office d’ateliers de couture, de cordonnerie de sculpture et autres, les détenus s’emploient dans leurs taches quotidiennes. La population est diverses, des jeunes comme des personnes très âgées, admirent les visiteurs.
Ces divers artisans sont à l'oeuvre entre des murs récemment peints en beige. Ils disposent de toilettes bien carrelées et de loges sous forme de boxes. L’une des loges abritent deux à trois détenus qui confectionnent des sacs multicolores, tissés en laine.
Un grand arbre qui s’est naturellement dressé au milieu la cette "Cour de métiers" donne de l'ombre aux pensionnaires, mais aussi pour les gardes pénitentiaires qui font la ronde.
Derrière, le décor rompt avec la beauté des objets d'arts. Un long mur en pierres à la couleur blanche, au-dessus barbelé, se donne à la vue des visiteurs pour rappeler l'univers carcéral. Une échelle en fer sert de moyen pour accéder là haut.
Quant aux détenus, ils portent des blouses dont la couleur renseigne un peu sur la section à laquelle ils appartiennent, l’activité qu’ils exercent au sein de l'établissement pénitentiaire.
Les détenus de la cuisine portent le violet, ceux de l’atelier de la menuiserie en bois sont en vert alors que ceux retrouvés dans la grande cour sont en couleur orange.
La "Cour des métiers" du camp pénal de Liberté VI constitue un espace de vie à l’intérieur du milieu carcéral, autour d’activités éducatives, professionnelles, artistiques, culturelles, dont l’objectif est la formation des pensionnaires, a relevé le directeur de l’administration pénitentiaire, Cheikh Tidiane Diallo.
‘’La seule condition de participation consiste à avoir la volonté d’apprendre en vue de mieux s’armer pour la réinsertion dans la société après élargissement’’, a-t-il précisé.
Grâce à la Coopération française et à l’association "Ci Biti Air libre", il y a eu la rénovation des équipements de l’ensemble des ateliers. Pour le fonctionnement de ces structures dans le cadre de la formation professionnelle de ces détenus, un stock de matières et d’intrants a été mis à la disposition des établissements.
Grâce à cette intervention, ce camp pénal pourra s’appuyer sur trois ateliers semi-industriels (menuiserie bois, métallique, confection) et sur une dizaine d’ateliers d’art et d’artisanat, en tant que levier de préparation à la réinsertion sociale conformément aux recommandations de l’article 10 du pacte international relatif au droit civil et politique.
En plein régime, l’ensemble de ces unités de formation et production de ces établissements sont en mesure de prendre en charge une centaine de détenus soit environ 11% des effectifs carcéraux.
Sur les réalisations appuyées par la Coopération française, Cheikh Tidiane Diallo a indiqué que d’autres entités de l’administration pénitentiaire avaient bénéficié de ce soutien.