Auteur d’un parcours sans-faute avec six victoires en autant de matches, la Tunisie, « formatée » par un entraîneur expérimenté, a logiquement remporté la 29ème édition l’Afrobasket hommes samedi à Radès, dans la banlieue de Tunis, s’offrant ainsi le second sacre de son histoire après celui de 2011.
Ce sacre n’était pas évident avant le coup d’envoi de la compétition au vu de l’absence de sa superstar, le pivot Salah Mejri, retenu par son équipe, les Mavericks de Dallas (NBA), du meneur américain naturalisé, Michael Roll, d’Amine Rzig et de Marouan Kechrid. Mais aussi le départ du banc d’Adel Taltli, le légendaire coach en place depuis 12 ans qui a conduit les « Aigles de Carthage » à leur premier sacre continental en 2011 à Madagascar.
Signe qu'une page est tournée et qu’il faut écrire un nouveau chapitre, la Tunisie qui, depuis sa consécration de 2011, a alterné le bon et le mauvais (9e en 2013 et 3een 2015), a jeté son dévolu sur l’expérimenté Portugais Mario Palma, quadruple vainqueur de l’Afrobasket avec l’Angola (1999, 2001, 2003, 2005).
Le « sorcier blanc », ex-sélectionneur du Portugal, a apporté son large vécu à la sélection tunisienne. Il a vite reconstitué un groupe autour du noyau dur restant de l’équipe championne d’Afrique 2011 dont El Mabrouk et Hadidane sont les grands rescapés. Il a rappelé un autre joueur expérimenté, Radhouane Sliman, éloigné de la sélection depuis trois ans. A ce groupe se sont greffés de nouveaux joueurs, tels Zied Chennoufi, Omar Mouhli et Adam Rassil.
Certes, l’effectif n’a pas le talent du Sénégal, de l’Angola ou du Nigeria, les autres favoris du tournoi, mais le rusé Palma a su lui imprimer un jeu collectif bien huilé et une discipline tactique appréciable.
La longue tournée européenne et des tests face à des sélections réputées comme l’Espagne, la France, la Roumanie, le Portugal ont permis à Palma d’imprimer sa patte sur la sélection et d’opérer les ajustements appropriés, tel le repositionnement de l’ailier Mohamed Hadidane au poste de pivot pour compenser l’absence de Salah Mejri.
« L’influence et l’autorité de Mario Palma ont été évidentes sur le jeu et les joueurs », analyse un journaliste tunisien du site Kapitalis.com. L’intéressé, lui, confie après le sacre : « Nous n’avons pas les meilleurs joueurs, mais nous avons une bonne équipe ».
Après un premier tour laborieux, les « Aigles de Carthage », poussés par un public dévoué, sont montés progressivement en puissance, ne se montrant qu’au moment décisif pour se hisser sur le toit du continent pour la seconde fois de leur histoire après le sacre de 2011. Une consécration somme amplement toute méritée, de l’avis des observateurs.