Le tribunal des flagrants délits de Dakar a vu des ouvriers d’une société de prestataires de service résister face à la grande SOCOCIM. C’est une affaire de présumé vol organisé qui tournerait autour de 2 tonnes de ciment.
C’est une affaire qui risque de créer beaucoup de remous dans les jours à venir. La SOCOCIM a trainé devant la justice certains employés d’une autre société qui fait des prestations de service pour elle. La première cimenterie sénégalaise a, selon son représentant, subi un cas de vol de plusieurs tonnes de ciment. Les faits remontent au 23 août dernier. Après avoir assisté au chargement de leur camion par les arrimeurs, les chauffeurs Lamine Keïta et Ibrahima Coulibaly se sont vus notifier un surplus de sacs. Le contrôle s’est fait quelques minutes seulement après leur chargement au pont-bascule situé non loin de là. Le responsable de la SOCOCIM, en compagnie d’un représentant des arrimeurs, a constaté et confirmé que ‘‘des sacs de ciment étaient enfouis au-dessous et entre les piles de sacs déjà rangés. Ce qui fait un total de 66 tonnes au lieu de 55’’. Ce qui a poussé les responsables à porter plainte. Mis à part l’un des employés qui a pris la poudre d’escampette, Ngalla Sylla, Touba Cissé et Gallo Bâ se sont présentés devant la barre, hier.
‘’J’ai procédé au chargement du premier camion et je n’ai aucunement remarqué la présence illicite d’autres sacs’’, s’est défendu le premier arrimeur d’un ton imposant. Les deux autres ont fait pareil. Les deux chauffeurs se sont, eux, lavés à grande eau, dans un wolof pas clair. Ils étaient présents au moment où le vol a été constaté. Mais le représentant de la partie civile a demandé la condamnation de tous les prévenus et le paiement de la somme de 5 millions de francs CFA, pour le préjudice causé.
Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public a parlé de ‘‘dissimulation’’ et confirmé les chefs d’accusation de vol au préjudice de son employeur. Il a requis une peine de 2 ans dont 2 mois ferme pour tous les prévenus.
Manque de preuves objectives
Les conseils des prévenus ne se sont pas laissé faire. Ils ont enflammé la salle 1 du tribunal, poussant ainsi le juge à menacer de l’évacuer. L’un d’eux a mis l’accent sur ‘’les conditions dégradantes’’ dans lesquelles travaillent leurs clients. ‘‘On devrait plutôt parler de chargeurs au lieu d’arrimeurs, pour renseigner sur leurs souffrances quotidiennes. Celui qui mérite d’être jugé, c’est le machiniste qui récupère les bons de chargement’’, a lancé le conseiller. Les autres ont fait de même et leur demande a été unanime : la relaxe pure et simple pour l’ensemble de leurs clients.
A 14 h, le tribunal s’est retiré pour revenir 2 heures plus tard. Il a statué en faveur de Touba Cissé et ses co-accusés. La relaxe a été prononcée à leur grand bonheur. Ils ont pu tranquillement rentrer chez eux, mais avec la crainte de perdre leur emploi.