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Entre folklore, stress des nouveaux députés et colère des ‘’Khalifistes’’
Publié le samedi 16 septembre 2017  |  Enquête Plus
Installation
© aDakar.com par SB
Installation de la nouvelle Assemblée nationale
Dakar, le 15 septembre 2017 - La 13e législature de l`Assemblée nationale a été installée. Le président Moustapha Niass a été réélu pour un mandat de 5 ans à la tête de l`institution parlementaire forte de 165 députés.




Hier, à l’Assemblée nationale, l’ambiance était festive. Les députés de la 13e législature ont été installés dans un Hémicycle plein à craquer.

C’est un grand jour. Parents, amis et sympathisants se sont donné rendez-vous ce jeudi à la place Soweto, pour soutenir, accompagner et encourager ‘’leurs’’ députés élus par le peuple sénégalais, le 30 juillet dernier. Hier, l’Assemblée nationale a presque fait le plein. Les parlementaires sont venus de tous les coins et recoins du Sénégal et de la diaspora. Il y avait du stress et beaucoup d’émotion. Sur le visage des nouveaux parlementaires, luisait le bonheur de se retrouver dans cette place mythique, témoin de pans entiers de l’histoire du Sénégal. A la devanture de l’Hémicycle, Ngom Drapeau, debout comme un soldat, accueille avec ‘’fierté’’ les stars du jour.

Donnant à la cérémonie un cachet on ne peut plus solennel. Cette formalité qu’il a improvisée ne figure nullement dans le protocole du parlement. Mais il l’exige sur un air empreint de respect et de considération. ‘’C’est vrai que personne ne m’a demandé de le faire. Je suis venu ici de mon plein gré, parce que je suis un citoyen et je veux marquer mon soutien à tous les députés qui ont été élus pas les Sénégalais. Ils sont nos représentants et nous tenons à leur témoigner notre gratitude. Nous leur demandons d’être des députés du peuple et non ceux de leurs partis. Nous sommes là, aujourd’hui, pour les féliciter et les encourager. Le moment venu, s’ils ne font pas correctement le job, on va aviser’’, déclare-t-il, le mat du drapeau toujours placé au-dessus de sa ceinture.

Dans le ballet des parlementaires, les nouveaux élus se distinguent par leurs pas moins sûrs, leur air étourdi et leur regard figé. Feignant de contrôler la situation qu’ils vivent pour la première fois, ils lancent aux photographes quelques sourires poussifs. Ndiaye Drapeau, qui s’est pointé sur les lieux dès les premières heures de la matinée, renchérit que certains d’entre eux sont presque paniqués à leur arrivée. ‘’Dès que tu les vois, tu sais qu’ils sont des nouveaux’’, ajoute-t-il, le sourire en coin. L’homme au drapeau plaide toutefois un peu d’indulgence pour ces primo-députés qui vont vite prendre leurs marques à l’Hémicycle, espère l’homme au drapeau.

De l’autre côté de la place Soweto, c’est le folklore. Parqué à quelques mètres de l’Assemblée, le public, venu nombreux, assure le spectacle devant la police qui veille sur l’ordre et la sécurité. Au rythme des tam-tams et des chants, défilent les honorables députés qui vont représenter la population pour les cinq prochaines années.

Si, pour certains, c’est la fête, pour d’autres, le cœur bout de rage. Il s’agit des ‘’Khalifistes’’ qui se sont massivement mobilisés. Scandant leur fameux hymne ‘’Diriger ! Khalifa diriger’’, ils ont ainsi entendu protester contre la non libération de leur leader, afin qu’il puisse siéger. ‘’Ce n’est pas normal que Khalifa soit encore en prison. Six mois, c’est trop. Ces gens n’ont vraiment pas de cœur. Khalifa a été élu comme tous les autres députés. Il devait être là aujourd’hui et non en prison’’, plaide Taïbatou Barry venue de Hann Mariste. Dans la foule, il y a plus de femmes que d’hommes.

En effet, malgré le temps qui passe, malgré leurs revers successifs, la détermination des ‘’Amazones’’ reste intacte. Selon Taïbatou, il n’est pas question de laisser du répit au régime. Elles comptent se battre jusqu’à ce que leur ‘’général’’ soit élargi de prison. Angélique Sarr, qui se définit comme une ‘’Khalifiste’’ pure et dure, revient sur les raisons de leur engagement indéfectible aux côtés du maire de Dakar, député absent des lieux. ‘’Khalifa, dit-elle d’un air empreint d’émotion, le regard poignant, est un homme spécial, un homme généreux. Il est un travailleur infatigable. C’est lui qui a transformé la capitale. Voilà les raisons pour lesquelles nous allons nous battre jusqu’au bout pour sa libération. Comme notre leader, nous ne sommes pas des poltrons. Nous sommes sûrs que nous sortirons victorieux de ce combat’’.
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