Les quotidiens tentent de dessiner les contours du futur dialogue politique, un sujet relancé par le président de la République et sur lequel reviennent plusieurs journaux parvenus mercredi à l’APS.
"Le statut de chef de l’opposition, la réglementation de la participation aux élections sont deux sujets sur lesquels et le pouvoir et l’opposition peuvent dialoguer en perspective de la présidentielle de 2019", écrit le quotidien Enquête, citant le chef de l’Etat Macky Sall.
"Nous avons besoin de nous parler puisque nous avons forcément" des sujets sur lesquels s’accorder avant la présidentielle prochaine, a souligné le président de la République dans des propos rapportés par Libération selon qui, Macky Sall "relance son appel au dialogue politique".
"Macky met la pression" sur ce sujet, affirme Vox Populi, qui ouvre sa Une sur plusieurs déclarations du chef de l’Etat relativement à cette problématique. "On ne peut pas aller à la présidentielle avec autant de candidats ou une cinquantaine, on ne pourra plus voter", dit-il par exemple.
Vox Populi fait toutefois remarquer que l’opposition, par la voix notamment de Mamadou Diop Decroix de la "Coalition gagnante/Wattu Senegaal", regroupant le Parti démocratique sénégalais (PDS) et ses alliés, "s’en tient à ses préalables" et demande au président de la République de "poser des actes".
"Le consensus est rompu. S’ils (le pouvoir) veulent que le pays reste dans la paix, dans la stabilité, il faut que ce consensus soit rétabli, et c’est le pouvoir qui doit écouter les exigences de l’opposition et les satisfaire", soutient M. Diop dans les colonnes du même journal.
De son côté, Me Madické Niang, un des responsables en vue du PDS de l’ancien président Abdoulaye Wade, enfonce le clou, dans des propos rapportés par Enquête : "Nous avons toujours été favorables au dialogue. Mais le dialogue doit être franc, utile et qu’il produise des résultats au bénéficie des populations sénégalaises".
Mieux, Walfquotidien annonce que Me Wade et ses alliés "exigent la création d’une Haute autorité" pour l’organisation des élections, l’opposition ne faisant "plus confiance au pouvoir", "échaudée" qu’elle est par l’organisation des législatives du 30 juillet dernier.
Le PDS et ses alliés demandent en conséquence "une structure neutre pour organiser les prochaines élections. C’est la condition de Wade et de ses alliés pour s’asseoir autour d’une table avec Macky Sall", rapporte le même journal.
Plusieurs journaux reviennent sur la nomination du maire de Guédiawaye Aliou Sall, frère du président de la République, à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). "Le casse-tête du frère", affiche par exemple Enquête.
"Le cumul des postes d’Aliou Sall indispose politiquement son grand-frère de président. Sa nomination à la CDC donne du grain à moudre à ceux qui dénoncent la présence de la famille Sall et Faye dans les affaires de l’Etat", analyse le journal.
Aliou Sall, maire de Guédiawaye, une commune de la grande banlieue banlieue dakaroise, est également président de l’Association des maires du Sénégal (AMS), administrateur du Programme national de développement local (PNDL) et de l’Agence de développement municipal (ADM), sans compter sa dernière promotion à la tête de la Caisse des dépôts.
"Un attentat contre les intérêts de la nation", estime le président du Grand parti, l’opposant Malick Gackou, évoquant la nomination de Aliou Sall à la direction générale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
"Aliou Sall a une double légitimité", politique et intellectuelle, rétorque Farba Ngom, député-maire des Agnam en première page de Vox Populi. "S’il n’avait pas la compétence de diriger cette direction, il n’allait pas être nommé", sans compter qu’il a fait gagner son camp à Guédiawaye, lors des dernières législatives, écrit L’As.
Sud Quotidien revient sur la formation du dernier gouvernement et affiche : "Macky, à l’épreuve du +partage+ du pouvoir", en référence notamment aux états d’âme exprimés par des responsables ne faisant pas partie de la nouvelle équipe.
"Le tollé quasi général et la levée de boucliers notés après la formation du gouvernement ne sont pas nouveaux dans l’espace politique" sénégalais, mais "c’est en partie un manque d’autorité de la part des chefs d’Etat qui expliquerait la récurrence de ces contestations, à chaque remaniement ministériel", analyse le journal, citant des experts.
Sur ce point également, le député Farba Ngom "prend la défense de Macky (Sall)" en déclarant notamment qu’une "réelle conviction politique ne peut être arrimée à un poste". "Je comprends l’amertume de ceux qui n’ont pas été reconduits, ajoute-t-il, mais je ne peux pas tolérer leur démarche".
Le quotidien national Le Soleil ouvre sur la tenue à Dakar de la 3e assemblée générale d’Africa 50, sous la présidence du chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, qui assure que "64% des ressources internes du Sénégal sont consacrés aux infrastructures".