Aïda Ndiongue devra faire face à un autre front judiciaire. Après le procureur de la République, c’est le procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite qui s’intéresse à la fortune de la Libérale. En prison depuis décembre dernier, elle sera extraite de sa cellule vendredi, dit-on, pour recevoir sa mise en demeure.
Aïda Ndiongue atterrit à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Le Quotidien a appris que l’ex-sénatrice libérale sera extraite de sa cellule après demain pour faire face au procureur spécial près la Crei. Alioune Ndao s’intéresse donc à la licéité de l’origine de la fortune de la baronne du Parti démocratique sénégalais (Pds) révélée par le procureur de la République. Une mise en demeure est déjà, apprend-on, dans la poche du procureur spécial. Et Mme Ndiongue aura un mois pour justifier l’origine licite de son patrimoine. Le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, avait révélé lors de sa conférence de presse, il y a près de deux mois, que 47 milliards et demi en argent, bijoux en or et en diamant ont été découverts dans les comptes et coffres bancaires de Aïda Ndiongue. La Section de recherche de la gendarmerie avait perquisitionné, quelques jours plus tard, le domicile de la responsable libérale et avait saisi des documents qui indiqueraient des ramifications dans ce dossier.
Que l’affaire des 47 milliards de Aïda Ndiongue intéresse la Crei ne surprend pas puisque Alioune Ndao avait déjà saisi la Division des investigations criminelles (Dic) depuis novembre dernier en ce sens. Alors que le ministre de la Justice, invité de l’émission Grand Jury était formel en indiquant que l’affaire ne sera pas transférée à la Crei. Sidiki Kaba ajoutait que «le dossier sera jugé par le Tribunal régional hors classe de Dakar». Aïda Ndiongue a été inculpée et placée sous mandat de dépôt en mi-décembre dernier, en même temps que Abdou Aziz Diop, mais dans le volet du Plan Jaxaay.